Dans une prison désaffectée de Buenos Aires, un groupe de femmes cisgenres et transgenres rejouent les souvenirs de leur incarcération en interprétant leur propre rôle ou ceux d’autres détenues et gardiennes. Les petites histoires qui en résultent, tantôt tristes (ruptures, arrestations) tantôt joyeuses (mariages, amitiés profondes), forment une mosaïque émouvante de la vie des femmes en prison tout en mettant en lumière la singularité de chaque vécu : il est question d’aliénation, de solidarité et d’émancipation dans un univers carcéral oppressant. Entre deux reconstitutions, Reas met en scène les récits de ses personnages à travers des scènes de comédie musicale dont les chorégraphie, sensibles et intimistes, ne quittent jamais les personnages et leurs sentiments. Loin d’être un simple recours à la légèreté, ces séquences illustrent l'émancipation possible des corps, permettant aux personnages de s’affranchir du poids de leurs traumatismes. Ainsi, les réalisatrices transforment l'incarcération en un lieu où les femmes, par leurs voix et leurs corps, créent un espace de réconciliation, de dignité et de résilience.