Nymphomaniac - Part 2
Réalisateur:
Synopsis :
Seconde partie du film de Lars von Trier, retraçant le parcours érotique d'une femme, de sa naissance jusqu'à l'âge de 50 ans, raconté par le personnage principal, Joe, qui s'est auto-diagnostiquée nymphomane.
Avis des internautes du film Nymphomaniac - Part 2
Publié le 19 mai 2014
Nymph()maniac vol.II inverse la vapeur par rapport au premier volume. L'opus s'ouvre sur une vision digne de Melancholia, celle de Joe enfant lévitant dans les airs sous la grâce d'un orgasme panthéiste et cosmique entre Messaline et la putain de Babylone, image curieusement débarrassée du spiritualisme attendu (genre Pharaon lévitant dans « L'humanité » de Dumont) et à peine préparée par une série de stock-shots de nature et d'enfants courant dans les champs qui sont peut-être la seule image de sérénité pure offerte par toute la filmographie de Von Trier. Le reste du film va se construire sur cette « conversion » du regard, ou plutôt ce basculement comme lorsque Séligman propose à Joe de renverser son regard de 90° pour voir le monde autrement. Alternance de suspens de beauté adulte où Von Trier excelle (mais il ne le sait pas ou ne veut pas le savoir) et saccages de cette beauté par de petits réflexes de provoc' d'ado crispantes, entre bon et mauvais esprit (mais jamais là où on l'attend), son personnage de Joe coincée entre icône protestante et images de la crucifixion catholique. La relation sado-masochiste avec K. (Jamie Bell) préparait à un terrain de représentation discutable : en lieu et place on observe, patients, même pas énervés et à peine plus voyeurs que d'habitude (le spectateur contemporain est décidément bien consciencieux) la rectitude des protocoles du SM, des cérémonies ridicules de sérieux montrées avec un luxe de précision et d'ironie qui achève, dans sa description clinique, de nous attacher à l'inexpressivité d'un homologue masculin à Joe, pure membrane vibrante sans existence en dehors de ses passions. Décollage aberrant vers le film de gangsters, le dernier chapitre annonce lui aussi un pygmalionage hautement douteux et grinçant, mais là encore la problématique est évidée par l'affection simple que la pupille P. (Mia Goth, autre solitude hébétée) voue à Joe (lorsqu'elle se couche nue contre elle et devient son amante), qui sera la première à souffrir de leur séparation. L'empathie se déploie ici avec d'autant plus de luxe que Joe ne se mesure pas seulement à la société dans toute son horreur normative (la scène la plus faible du film : une pochade contre les psychothérapeutes et leur langage lénifiant), mais au monde, donc aux autres (aussi seuls) qu'elle (K., P., et même le businessman aux fantasmes pédophiles joué par Jean-Marc Barr), à des figures dans lesquelles elle peut, sinon se reconnaître, du moins mesurer sa monstruosité ou la faire résonner comme un écho. Le film n'est pas seulement supérieur en terme de métaphores, de digression, d'émotion, il surpasse aussi le volume I dans la profondeur des caractères et aboutit aussi le projet de comédie sociale larvée dans les mascarades philosophiques du premier et les afféteries stylistiques. La curieuse intention plastique que Von Trier trimballe depuis son épisode dépressif, cette sorte d' « éthique préraphaélite » s'épanouit assurément avec plus de liberté dans ce registre majeur (comme dans « Melancholia », porté par une hauteur de vue que Von Trier n'atteindra probablement plus) et cette thèse posée de la jouissance exaspérée par le corps (l'ouverture, Joe se fouettant la vulve avec un torchon, désespérée de ne rien ressentir) et le langage (la scène avec Barr). Même le ridicule twist final peut paraître comme une morale plus vertueuse encore que celle énoncée par Joe qui fait une sorte de vœu d'abstinence narrativement hypocrite, quelque chose comme « On ne baise pas un ami sous peine de mort », un principe absolu. Von Trier ne peut que ricaner, parce qu'une fois encore, en pataugeant dans le sordide, il a trouvé du sublime dont il ne sait pas quoi faire, débordé par une grâce si inattendue. Et Joe arrive au sommet de la montagne et trouve son arbre, décharné, biscornu mais debout, vivant.
Publié le 31 mars 2014
Comme pour la première partie, et encore plus. "Emmerdant"! Je n'en dirai pas plus. Je donne 5/10 car peut-être, je ne suis pas parvenu moi à entrer dans ce film. PS La scène avec les deux noirs, là, je dirais, c'est du très mauvais.
Publié le 9 février 2014
Autant le premier m'avait surpris, intéressé, donné envie d'en découvrir plus sur ce conte et ses personnages. Il y avait des possibilités infinies... Mais rien... Le tout retombe. Certaines scènes étaient même risibles, voir ridicules, le discourt soutenu m'a parru parfois être du grand n'importe quoi pour tirer le spectateur jusqu'au bout des 2h... Reste quelques belles images, une atmosphère très bien construite et des acteurs excellents...
Publié le 3 février 2014
Autant le premier Nymphomaniac promettait beaucoup de choses, malgré un début long à démarrer, autant ce 2e épisode rompt radicalement avec ses promesses. Les nombreuses longueurs du film ne servent pas à grand chose, les personnages ont peine à évoluer et la plupart des scènes n'apportent rien de nouveau à l'histoire. Tout est filmé froidement et on ne ressent donc aucun attachement pour les personnages. Les quelques 'plans porno' ne servent finalement à rien d'autre que du voyeurisme car ils n'ajoutent strictement rien au film. Le réalisateur explore plusieurs pistes, n'approfondit aucune. L'originalité presque comique de la première partie disparaît presque complètement, le réalisateur copiant même une séquence d'un film précédent (Antichrist). Reste des comédiens, toujours exceptionnels.
Jasmiiine