Saint Laurent
Réalisateur:
Origine:
- France
Genres:
- Drame
- Biopic
Année de production: 2013
Date de sortie:
24/09/2014
Durée: 2h15
Synopsis :
1967 - 1976. La rencontre de l'un des plus grands couturiers de tous les temps avec une décennie libre. Aucun des deux n’en sortira intact.
Avis des internautes du film Saint Laurent
Publié le 3 novembre 2014
En lieu et place du biopic attendu (sapé par le transparent "Yves Saint Laurent" de Jalil Lespert sorti en janvier dernier), ce Saint Laurent-ci se décline comme un bloc-notes d’idées sur YSL récupéré par quelques tensions narratives (sa scansion des années, ses va-et-vient temporels) qui apparaissent comme plaquées sur le film. C’est qu’un film de Bonello est avant tout l’articulation d’une série d’idées déjà réalisées par d’autres (ou en train de l’être). Pas un hasard donc si on y trouve tant de metteurs en scène : personnages (Le Pornographe, Bertrand de « De La Guerre » ; dans une certaine mesure, Saint Laurent est aussi et même littéralement un metteur en scène de mod(èl)es) comme cinéastes venus prêtés leur concours en tant qu’acteurs (dans « L’Apollonide » : Beauvois, Lvovsky, Nolot, ici : Bruni-Tedeschi, Donzelli, Bozon,…). Le spectacle de ces films est le spectacle de cette articulation, non des idées elles-mêmes ; méthode dé-constructiviste qui charpente (son œuvre à lui) en refusant de refonder (celles des autres : le Terranova de « Tirésia », le Pornographe, Bertrand).
L’absence de calcul du film l’amène à être lui-même ce dandy qu’il peint, déambulant avec style mais quelque peu paresseusement (le dandy n’est-il pas celui qui dilate le temps des autres parce qu’il n’a pas la même conscience de son passage, celui qui rend l’exercice de son passage "suave" ?), vers des séquences posées comme des blocs rigides (tractations financières, amants, addictions) à l’intérieur d’un ensemble flottant. Bonello n’a jamais été expert es structure, et la construction très explicite doit peut-être plus au scénariste Thomas Bidegain ("Un Prophète", "De Rouille et d’Os", "A Perdre la Raison"), probable mauvais génie du film lorsque trop de scènes sont aspirées vers une chute en forme de bon mot-biographique-qui-en-dit-long sur le créateur mais se ravalent au niveau d’une collection d’anecdotes indigne de l’auteur de L’Apollonide et Tirésia. Un seul exemple: à l’atelier, une mannequin arrive avec un modèle de robe pour la prochaine collection ; YSL la regarde et soupire : « Quel ennui… ! ». La modèle ravale son dépit derrière un masque figé. YSL répond : « Pas vous, mademoiselle, vous êtes ravissante, mais je n’en peux plus de me voir… ». A l'inverse du magnifique "Falbalas" de J.Becker (1945), ce genre de mot d’auteur placés dans la bouche du créateur finit par l’emporter sur les beaux moments périphériques comme l’introduction, située dans l’atelier de couture et véritable ode aux « petites mains », couturières et maitres d’œuvres, sur lesquelles Bonello concentre un regard attentif, bienveillant, se reconnaissant en eux comme artisan. L’enjeu majeur restant la mise en scène, son appétence à dessiner de belles arabesques autour de son motif (plutôt que sujet), prisé et reprisé dans les mailles d’une temporalité absoute, et même s’il s’agit de son moins bon film, Bonello reste précieux.
Publié le 27 octobre 2014
Si vous n'êtes pas cinéphile, abstenez-vous...
Si vous êtes cinéphile, pas sûr que cela vous plaira...
Publié le 22 octobre 2014
Après le profond et vibrant « L’Appolonide » Bonello trouve facilement ses marques avec ce biopic. Trop facilement peut-être tant ce sympathique YSL se fond d’emblée dans son entourage ou tout le monde se ressemble étrangement. Du sérieux Rénié au décadent Garrel tous évoluent avec une même décontraction qui mine petit à petit la portée dramatique du film. Si cette légèreté fait le charme du film celui-ci semble glisser sur son personnage sans jamais pouvoir l’atteindre de quelque façon que ce soit. Le discours qui était à l’œuvre dans l’Appolonide, un monde de luxure qui cache un asservissement, ne trouve pas le même ancrage ici. Sans doute parce que malgré tout la mode est une passion pour YSL et que ce sacerdoce ne sera jamais une prison comparable au bordel de l’Appolonide. Même dans ses addictions on ne retrouve pas l’enjeu de l’enfermement ou de la folie capable de donner de la profondeur au trouble du personnage. Reste une mise en scène brillante, qui nous plonge immédiatement dans ce milieu de la mode et dans une intimité avec son personnage rarement égalée dans un biopic.
Publié le 11 octobre 2014
Je suis encore traumatisée et aussi la copine avec qui j'ai été.
C'est assez violent ... sans blague. Ce gars YSL était violent.
Et c'est looooooooooooooong.
Il y avait un enchaînements de scènes déclinant les années. Après l'année 197X les gens ont commencé à rire, car c'était donc trop long pour tous.
J'ai failli me lever et soupirer tout haut: "Encore 30 ans" en pleine salle.
Dire que j'ai son parfum "Opium" depuis 30 ans aussi
Mais Gaspard Ulliel joue bien, et bon c'est bien fait .
Spectatrice