Le Congrès

Titre original: The Congress
Origine:
  • États-Unis
Genres:
  • Science-fiction
  • Film d'animation
Année de production: 2013
Date de sortie: 14/08/2013
Durée: 2h00
Tout public
Synopsis : Robin Wright, qui joue Robin Wright, se voit proposer par la Miramount d’être scannée. Son alias pourra ainsi être librement exploité dans tous les films que la compagnie hollywoodienne décidera de tourner, même les plus commerciaux, ceux qu’elle avait jusque-là refusés. Pendant 20 ans, elle doit disparaître et reviendra comme invitée d’honneur du Congrès Miramount-Nagasaki dans un monde transformé et aux apparences fantastiques…

Posters du film Le Congrès

Photos du film Le Congrès

Actualités du film Le Congrès

Vu à Cannes : "Le Congrès" d'Ari Folman

On attendait beaucoup du retour d’Ari Folman à Cannes, après son remarqué Valse avec Bachir (2008), surprenant documentaire animé sur les massacres de Sabra et Chatila.

Avis des internautes du film Le Congrès

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Publié le 31 décembre 2013
Top 10 pour 2013 : 1. THE CONGRESS, Ari Folman / 2. SPRING BREAKERS, Harmony Korine / 3. LA FILLE DU 14 JUILLET, Antonin Peretjatko / 4. LINCOLN, Steven Spielberg / 5. L'INCONNU DU LAC, Alain Guiraudie / 6. TIP TOP, Serge Bozon / 7. THE MASTER, Paul Thomas Anderson / 8. SHOKUZAI, Kiyoshi Kurosawa / 9. INSIDE LLEWYN DAVIS, Ethan & Joel Coen / 10. LA VENUS A LA FOURRURE, Roman Polanski. Mentions (plus qu')honorables pour : PASSION, Brian De Palma / A TOUCH OF SIN, Zhangke Jia / LIKE SOMEONE IN LOVE, Abbas Kiarostami / LA FILLE DE NULLE PART, Jean-Claude Brisseau. Meilleurs vœux de cinéma à tous pour 2014!

Publié le 18 décembre 2013
« La mort au travail », nouvel épisode. Mais celui-ci est mémorable. Avec « The Congress », Folman invente une fiction d'une sophistication folle, une métaphore délirante et des détours gigantesques, esthétiques politiques et sociologiques par l'animation et une fable à la J.G. Ballard pour raconter une petite chose simple, chétive et tendre. Cette disproportion de l'intention comparée au propos devient en elle-même émouvante, l'obésité de l'une camouflant pour mieux la protéger l'intime de l'autre. C'est l'histoire d'une mère qui est aussi une actrice : elle a peur. Peur de vieillir puis de mourir, et peur de ne jamais revoir son fils, qui s'éloigne chaque jour un peu plus, dans l'espace et dans le temps (futur) où le monde est scindé entre ceux qui ont les moyens de vivre dans l'illusion et les autres qui doivent se contenter d'errer dans un camp de réfugiés à ciel ouvert comme purgatoire. L'inexorable dans tout cela : mère et fils sont faits pour s'éloigner chaque jour un peu plus. C'est aussi simple que ça, et nous rappelle ce qu'écrivait Chabrol sur la non-distinction entre petit et grand sujet : « Plus le sujet est petit plus on peut le traiter avec grandeur. En vérité, il n'y a que la vérité. » C'est un mélo déchirant, sirkien, de la plus belle eau qui soit. C'est aussi le plus beau film arrivé sur nos écrans depuis bien longtemps. Jamais un film (sauf peut-être « Puissance de la parole » de Godard), a fortiori d'animation, n'aura convoqué autant de sources d'inspirations, aussi diverses (divergentes) : Satoshi Kon et les frères Fleischer, Magritte et Tex Avery (surtout « Page Miss Glory »), Pixar et le « Le Jardin des délices » de Bosch, Disneyland et Tarkovski, entre autres. La source et l'embouchure de ces ruisseaux d'images sont le réel, un réel fantomatique, évanescent, baigné d'une lumière californienne qui embaume déjà les visages dans les scènes aux studios de Miramount, qui ne sont déjà plus que l'écho d'une splendeur passée. Rarement sensation que le temps s'effrite en détruisant tout n'aura été rendue avec un si grand luxe de précautions plastiques, de litotes visuelles, de digressions narratives : c'est la scène du scan de Robin Wright, démarrant sur une anecdote malhabile de l'agent (Harvey Keitel, dans un équilibre improbable entre l'histrion et l'understatement) pour s'achever dans des torrents d'émotions de la comédienne cristallisés sous la glace électronique des pixels, la cruauté nue des flashes qui crépitent et les crescendos lents de Max Richter. Les larmes ne sont jamais aussi douloureuses que lorsqu'on les sent monter lentement, et la patience de la mise en scène de Folman à temporiser et installer chaque séquence laisse pantois tant un tel classicisme (wellmanien ? hawksien ?) semblait depuis des générations disparu. Livrer une telle humanité écorchée à des machines muettes, voilà une définition de l'enfer. Quiconque aura eu la chance de diriger et travailler avec une actrice sait qu'il ne s'agit que rarement de discuter d'intentions ou de régler la circulation dans un cadre, mais que rien ou presque ne passe par les mots, qu'il n'est au fond question que d'incommunicable à formuler, d'indicible à rendre sensible, de secrets à chuchoter d'une voix étranglée au spectateur. Que le metteur en scène a besoin de ce corps et de cette voix pour faire sourdre hors de lui ce qu'il ne dira jamais. C'est ce qui rend le personnage de l’impresario joué par Keitel (le seul à ne pas avoir d'équivalent dans la seconde moitié du film) si vibrant, ce « tû » qui le meut d'amour pour cette femme. Folman se révèle un grand directeur d'acteurs, et un cinéaste gourmand de leurs visages de chair et de sang, d'une infinie délicatesse lorsqu'il s'agit de creuser quelques plans-tombeaux où les gloires usées (Wright, Keitel, Giamatti) viennent déposer leurs traits fatigués, troublants comme jamais. En cela le film est aussi une offrande faite à sa comédienne : Robin Wright comprend tout, intègre tout, et ne donne que l'essence ; à son tour Folman lui rend au centuple en inscrivant son rôle de mère parmi les plus beaux de l'histoire du cinéma. Le cinéaste, au sens plein du terme, avance à pas tellement assurés qu'il se permet dans le dernier acte un raccord inouï, digne de « Nuit et Brouillard » de Resnais et le rappelant assurément, entre le passage en animation et le retour au réel, changeant une foule d'un cocktail mondain en une file de réfugiés, prolongé dans quelques travellings avant traumatisants. L'essence du film reste poétique et sa raison d'être fabulatoire, et Folman à l'intelligence de ne jamais pointer les événements de l'Histoire dont il s'inspire en restant au niveau du conte, se réservant une porte d'accès directe au mythe. « The Congress » est surtout un film sur la condition de l'actrice, les conditions qui font d'une femme une actrice, et c'est le plus beau sur ce sujet avec « All About Eve » de Mankiewicz, « Femmes, Femmes » de Vecchiali, « Inland Empire » de Lynch et la première moitié de « La Frontière de l'Aube » de Garrel. En 2008, « Valse avec Bashir » soulignait la perméabilité des techniques, et célébrait les noces du documentaire et de l'animation, exploitées depuis ad libitum. « The Congress » va plus loin sur la même problématique de représentation : comment et où débrancher la fiction de ses apprêts imaginaires, quand et où le réel décolle-t-il vers elle ? Daney écrivait : « L’illusionniste n'en est plus un si c'est le monde qui est illusoire ». Dans un univers qui n'est plus que le fac-similé de lui-même, saturé d'hallucinations, Robin Wright et Folman à sa suite courent après les miettes de la vérité, et découvrent de concert qu'elles ne se résument au final qu'à un seul regard figé sur le son d'un cœur qui s'arrête de battre. Les plus beaux acteurs, comme les plus beaux films, sont les plus fragiles. [pour Noémie Schmidt]

Publié le 3 septembre 2013
Hallucinant ... et je pèse mes mots :-) A la manière des grands compositeurs de musique qui vous entraînent dans leur trip musical sans se soucier un seul instant de ce que les instruments suivent bien -comme si ceux-ci n'étaient que le prolongement de leur esprit, Folman vous pétrit comme de la plasticine sans même que vous vous en rendiez compte, il vous fait passer du réel au virtuel, il vous retourne côté pile, puis côté face ... C'est incontestablement du très grand art ! Sur le fond, il y a beaucoup à dire, aussi : même s'il faut sans doute voir l'oeuvre plus d'une fois pour en saisir toute la portée, on sent bien que ce film touche un peu, quelque part, à ce qu'il sera possible de trouver dans le monde de demain. Folman serait-il un peu visionnaire en quelque sorte ? La musique est super et la scène du "scan" nous fait passer un grand moment plein de sensibilité. Ce film rappelle aussi, dans sa richesse, Mr Nobody. Vraiment décoiffant. Si vous êtes capable d'un peu de fantaisie, ce film n'est à rater sous aucun prétexte.

Publié le 17 août 2013
Un film qui ne vous lâche pas. Une performance des acteurs grandiose (Harvey Keitel et Robin Wright), un scénario cinématographique à la hauteur du "Valse avec Bachir" - avec la même démarche propre à Ari Folman: poser des questions fondamentales - Sur la mémoire, sur le choix douloureux à faire entre "accepter la mortalité de l'être humain en chair et en os" ou bien "opter sur l'auto-invention hallucinatoire dans la satisfaction". Folman ne donne aucune réponse. Chapeau!

Publié le 15 août 2013
Un film absolument fascinant, porté par une narration complexe où l'on peut parfois se sentir perdu... Mélangeant film d'animation et prises de vues réelles, le film se veut une réflexion sur l'avenir du cinéma et de la société. Embrassant plein de thèmes, il faudra certainement plusieurs lectures pour saisir toute la profondeur du film. L'émotion n'est pas en reste avec des scènes magiques (le scan de Robin Wright) qui bouleversent... Du très grand cinéma !
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