Au-delà des collines
Titre original: Dupa dealuri
Réalisateur:
Synopsis :
Alina revient d’Allemagne pour y emmener Voichita, la seule personne qu’elle ait jamais aimée et qui l’ait jamais aimée. Mais Voichita a rencontré Dieu et en amour, il est bien difficile d’avoir Dieu comme rival...
Actualités du film Au-delà des collines
A Cannes, c’est le temps de l’amour
Michael Haneke, Ulrich Seidl, Cristian Mungiu. Trois auteurs confrontent l’amour à la mort, au sexe, à la passion.
Haneke, mon amour
Le jury de Moretti n’est pas passé à côté de la Palme. Mais ce palmarès
sans Anderson, Salles, Resnais, Audiard et surtout Nichols est
globalement décevant.
Avis des internautes du film Au-delà des collines
- 1
Publié le 12 janvier 2013
Allez vite voir ce magnifique film plein
de réalisme avec la lutte entre la
religion sans reflexion et la dure
realite de la vie quotidienne.
Très bonne interpretation des protagonis-
tes et malgré la durée du film ( 2h30)
on reste dans l'action psychologique du
début à la fin.
Publié le 10 janvier 2013
Un film dur, mémorable, intelligent, qui frappe longtemps après la fin de la projection. Regard sans concession sur les ravages de l'obscurantisme religieux et de l'indifférence institutionnelle.
Publié le 10 janvier 2013
Un film dur, mémorable, intelligent, qui frappe longtemps après la fin de la projection. Regard sans concession sur les ravages de l'obscurantisme religieux et de l'indifférence institutionnelle.
Publié le 30 décembre 2012
Euphémisme que de dire que Mingiu était attendu au tournant, cinq ans après la Palme d'Or pour "4 Mois, 3 Semaines & 2 Jours". Euphémisme que de dire qu'il déçoit. Si ses expositions narratives sont toujours aussi efficaces, certaines lourdeurs de mise en scène, tout à coup exagérément symboliste, détonne dans cette austérité affichée : le plan séquence introductif où le personnage remonte le flux des voyageurs à contre courant ou le panoramique à 180° qui découvre le couvent niché au dessus de la colline, loin du village. Cette autorité voyante de l'apparatus (plans séquence, caméra portée, naturalisme strict de la photo d'Oleg Mutu) redouble sans cesse, bêtement, l'autorité sèche du couvent, du prêtre et de la loi qu'il y fait régner. Ici, on déverse des seaux de poissons vivants dans l'évier, l'eau est prise au puits, on s'éclaire à la bougie, les prolos ont des trognes pas possibles, le format Scope est de pure convention : autant de signes qui nous signalent bien que celui qui osera rigoler pourra sortir.
Mais comment l'humour noir du thriller "4 Mois...", taillé à la corde, a-t-il tourné à tant de raideur discursive ? Si ce film était isolé, on ne se poserait pas la question, mais les sorties consécutives de Shame, Amour, Des Hommes Sans Loi, Dark Knight, De Rouille et d'Os, Dans La Maison, Millenium obligent à ce poser ces questions. Qu'est-ce qui fait défaut à ce cinéma caricatural ? 1) L'absence d'humour, d'ironie ou de toute autre forme de distance qui permettrait de sortir de l'impasse asphyxiante du « point de vue auteuriste unique ». Cela invaliderait la piste ambivalente qui porte à croire que le cinéaste dit et pense la même chose que ses personnages. De tous ces jeunes réalisateurs roumains, Porumboiu est le plus talentueux parce qu'il allie la lecture sociale via l'absurde administrationnel, genre kafkaïen s'il en est, avec le sondage minutieux de conscience. 2) L'absence de marquage de genre. "Au-delà des Collines" pourrait être : -un mélodrame en huis clos à la Dreyer, -un thriller spiritualiste et existentiel à la Tarkovski, -un film d'horreur ou fantastique sur la possession. Il n'est rien de tout cela, et mélange cette absence de balises référencées avec sa pesante démonstration de mise en scène au forceps, confondue avec un genre en soi. Comment lui reprocher d'ailleurs, puisque c'est l'impasse de l'auteurisme actuel. Mais les meilleurs films de l'année (Twixt, Cosmopolis, Take Shelter, 4h44 Last Day on Earth, Laurence Anyways,...) obéissent tous à un ou plusieurs genres définis dont ils malaxent les contours et les formes, pour finir par en faire éclater les codes. Précisons que ce jeu est avant tout un jeu avec le spectateur, qui jubile dans son siège. 3) L'absence de « Weltanschauung », d'une vision du monde singulière, personnelle, et pas calquée sur une super-pesanteur réaliste, sociétale et sociale, d'où découle 4) une absence d'amour, de sentiment, de compassion pour ses personnages, position soigneusement calfeutrée derrière un point de vue pseudo-objectif, évidemment impossible à atteindre. C'est tragique, surtout lorsque le sujet de film est la passion, au sens originel, latin : une souffrance, un mouvement impétueux de l'être vers l'objet de son désir (stricto sensu, le film l'histoire d'un trio amoureux), mais aussi au sens christique : « les derniers jours de la vie de... » D'autant que Mingiu semble obsédé par le système d'oppression d'un homme de pouvoir sur deux femmes et la redistribution de ce pouvoir une fois le mâle castré, symboliquement s'entend... Mais il n'y a ici qu'une scène intéressante, c'est -passage obligé du nouveau cinéma roumain- le retour du bâton de l'institution (souvenez-vous du coup du dictionnaire dans "Politist, Adjectiv", de la déclaration à la police au bout d'"Aurora"), celle du retour à l’hôpital et la constatation du décès d'Alina par la doctoresse, pique d'humour noir d'un sarcasme enfin sidérant. Le dernier plan, qui rend à la loi des hommes celle de Dieu, est heureusement mémorable pour son absurdité (une flaque de neige boueuse vient s'abattre sur le pare-brise du fourgon de police avant d'être balayé d'un coup rapide d'essuie-glaces).
- 1
paul