Dead man talking

Origine:
  • Belgique
Genre:
  • Comédie dramatique
Année de production: 2012
Date de sortie: 03/10/2012
Durée: 1h40
Tout public
Synopsis : 20 h. Un couloir de la mort quelque part. William Lamers, dernier détenu d’une prison désaffectée, est condamné au Poison pour homicides. La loi ne précisant pas la longueur de sa dernière déclaration, il va profiter de ce vide juridique et se lancer dans un ultime monologue pour échapper à la sentence. Son exécution qui ne devait être qu’une formalité va alors devenir le plus incroyable des enjeux politique et médiatique au coeur d'une campagne électorale pour le moins étonnante et rocambolesque.

Vidéo du film Dead man talking

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Photos du film Dead man talking

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Avis des internautes du film Dead man talking

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Publié le 13 novembre 2012
C'est la revanche des comédiens de pub. Ridremont, Couchard, Leborgne, Efira : tous condamnés (au mieux) à des seconds rôles dans des films de seconde zone (et je ne parle pas de protection des DVD), bien décidés à se tailler une place au soleil (petite alors) par l'entremise du premier qui a réuni tout le monde dans un exercice de style en forme d'idéal collectiviste où chacun aurait son temps d'écran bien délimité, son petit rôle qui troquerait dix minutes de cinéma mal payées contre leur dix secondes d'antenne bien rémunérées. François Berléand, le bon pote de tout le cinéma francophone, vient compléter les rangs et il y a aussi Christian Marin, mais on est au regret de constater qu'il ne ressemble qu'à un ersatz mou et dégonflé de Michel Piccoli, qu'il imite péniblement jusque dans son souffle et ses sourires carnassiers. Mais après tout, si l'entreprise est sympathique et relativement sincère, pourquoi pas ? Eh bien parce que, comme dans le Ozon, ça ne tient pas les promesses énoncées dans le pitch et que le film se vautre rapidement (sursis : 10 minutes mémorables sans dialogue) dans l'indécision la plus plate, hésitant entre différents tons, genres, situations (noms, accents et décors belges/ambiance néo-noir américain, drame/comédie, farce/esprit de sérieux moralisant, satire/réalisme : ce genre de grands écarts risqués sinon impossibles que seuls les grands cinéastes peuvent concilier). Une authentique bonne idée suffit-elle à faire un film ? Oui, mais encore faudrait-il qu'elle soit tenue jusqu'au bout! Ici, le condamné passe à l'arrière-plan après le premier acte, et ce qui aurait pu être une variation intéressante sur les Mille et Une Nuits dérape, parce que Ridremont n'a tout simplement pas confiance en lui et surcharge la barque d'une tonne de personnages mal croqués (la fille du directeur de la prison, l'ange gardien) et y greffe une série de problématiques annexes, du politique (les réélections du gouverneur local) au médiatique (show télévisé) qui tendent toutes vers l'éparpillement. On lui sait gré de nous épargner le coup de l'erreur judiciaire mélodramatique, mais tous les autres clichés sur le « film de condamné à mort », genre archi-balisé s'il en est (Beyond a Reasonable Doubt (1957), The Thin Blue Line (1988), Krótki Film o Zabijaniu (1988), True Crime (1999), Into The Abyss (2011) pour ne citer que les meilleurs) s'y retrouvent. Quand Ridremont aura appris qu'une caméra peut s'utiliser autrement que comme un miroir (au vu des complaisants gros plans qu'il se réserve), les quelques bons moments de son scénario cesseront d'être noyés dans une auto-indulgence pour son égo de acteur-scénariste-réalisateur. Les dialogues, écrits avec une volonté de bon-mot franchouillard ou de punchline hollywoodienne assez préhistorique (on les croirait presque mal traduits de l'américain) achèvent de rendre excessivement laborieux le déroulement du récit, quand on ne se demande tout simplement pas si les tirades des acteurs vont déboucher sur une de leurs harangues commerciales trop (re)connues. Que viennent-ils nous vendre cette fois : une assurance-vie, des bons d'épargne, une véranda, des pompes à chaleurs..? Ce retour de la pub qui semble menacer sans cesse sous ces images confuses peinturlurées par un épigone de Darius Khondji, sous ces voix très compressées, au timbre et au grain traités immédiatement reconnaissables, est le vrai événement du film. La pub, comme chez Luc Besson, devient la menace mais aussi l'horizon : la narration peine à dépasser son pitch initial, le « message » (Ridremont y croit très fort) est martelé avec une conviction dont la candeur n'a d'égal que le sentimentalisme gnan-gnan. Ceci n'empêche pas quelques accrocs, quelques moments d'authentique trouble dans ce film franchement étonnant, notamment la très belle scène où la fille du directeur (Pauline Burlet, très bien) détache le prisonnier et que celui-ci résiste et lui intime de fuir, puis cet échange qu'ils ont sur « son histoire et l'histoire de l'autre » dans laquelle on peut entrer, comme par effraction. Splendide dialogue réflexif, exceptionnellement simple dans ce premier film où tout est ampoulé, trop vite rattrapé par deux ou trois gros plans grimaçants sur Ridremont en courte focale, qui aime décidément beaucoup se regarder. Mais puisqu'on est dans un cinéma catho (il faut voir la position du condamné à mort sur sa table) et fier de l'être (la morale sera sauve et le meurtrier mourra), toutes ces bonnes intentions se ravalent à un chapelet de clichés qui font déjà rire dans la salle, du genre « il faut prendre dans ses bras les gens qu'on aime avant qu'il ne soit trop tard » et autres aphorismes de la hauteur philosophique d'un Patrick Sébastien, nappés d'une musique de sitcom très vulgaire qui vient comme une chape de plombs sous ce déluge de bons sentiments terminaux. Avec une telle mentalité réactionnaire et cette collection de cartes rouges esthétiques, on ne serait pas étonné d'apprendre que Steve MacQueen (auteur du sentencieux Shame) en préparerait un remake outre-Atlantique. Mais d'un côté, c'est l'aspect le plus étrange de ce film étrange et assez inexportable : une radiographie involontaire de l'esprit d'un Belge moyen, révélatrice dans l'expression à tout crin de son inconscient. Jugez plutôt : bon sens populaire, sinon populiste, pudeur excessive avec la mort comme avec la religion, mocheté super-moyenne du décorum, humour noir pour oblitérer un fond de misère sociale et humaine vertigineux, réflexes catholiques presque inconscients dont le scénario est saturé, et racisme proto-colonial de base (le Noir rit très fort et parle lentement). Le flash final est à pleurer de rire de ridicule, digne des pires moments de Terrence Malick : enfants qui jouent à se tracer des ailes à la craie, ouverture de cages d'oiseaux qui reviennent s'y loger comme des boomerangs, etc. : rien ne nous est épargné du petit kit symboliste lourdingue de l'imagier d'Epinal. Plus perturbant : on trouve aussi vers la fin un écho d'esthétique du fascisme « ordinaire » (comme dans le Batman) troublant lorsque Lamers appelle à voter Raven (Berléand) au moment même où celui-ci enfile une képi qui fait très « chef des armées » et que la foule massée devant l'écran se met à scander violemment son nom en levant le poing. Sur un sujet connexe et avec infiniment plus de profondeur métaphysique, on ne peut que préférer le récent et hallucinant Into The Abyss de Werner Herzog.

Publié le 1 novembre 2012
Courez le voir tant qu'il est encore à l'affiche ! C'est superbe, drôle, émouvant, on rit, on pleure, c'est la vie ! Les comédiens sont excellents, chacune dans leur registre. Même les allergiques à Ridremont devraient apprécier : cela n'a pas grand chose à voir avec ce qu'il proposait jusqu'à présent. Il scénarise, réalise et joue et il faut dire qu'il tient vraiment très bien la route sous ces trois casquettes. Il s'est manifestement fait plaisir et c''est contagieux ! Merci à lui et à tous ceux qui ont collaboré à ce film qui a sa place dans l'histoire du cinéma belge !

Publié le 26 octobre 2012
J'aimerais tellement aller au-delà du 7/10. Le film est surprenant souvent, drôle parfois, émouvant par moments. Bref, un film passionant à bien des égards. Par contre, il est parfois diffcile de savoir dans quel film on est: on passe du drame social au burlsque par moments. Mais dans l'ensemble, un film pour ceux qui aiment des films du genre Toto le Héros, Mr Nobody, etc. N'oublions pas non plus que c'est un premier film.

Publié le 17 octobre 2012
(Sans coquilles c'est toujours mieux! Merci de ne pas tenir compte de la version précédente) Film très inégal. Univers proposé intéressant mais peu abouti : si l'idée était de la jouer dans l'axe "Délikatessen", la magie n'y est pas. Si l'option était plus réaliste, la sauce peine à prendre également. Où est l'effet médiatique? Où est l'engouement, où est la foule (au delà des quelques dizaines de badauds autistes à briquets scotchés à ce grand écran...)? L'éclairage ainsi que de multiples effets (fumigènes, etc) semblent parfois de qualité discutable. Les tableaux d'enfance du condamné peinent souvent à trouver leur crédibilité. Pauvreté et violence familiale ne sont certes pas faciles à rendre à l'écran mais...! Très bonne interprétation de l'acteur principal. Marin est quant à lui d'autant plus touchant dans son rôle de prêtre en bout de course... qu'il n'est plus là pour en parler. Berléand reste vraiment intéressant jusqu'au moment où intervient "la faille " : sa fille. Problèmes de rythme. Casting pas toujours heureux?

Publié le 11 octobre 2012
Rare sont les fois où je me suis laissée appâter par un prix reçu à un concours mais il faut avouer que celui reçu par Dead Man Talking est largement mérité. L'idée du film est tout bonnement excellente: détourner la faille du système pour se jouer des règles. Ravie de retrouver un Christian Marin, vieillissant mais toujours aussi drôle même en ces circonstances; un Patrick Ridremont dont on voit (en très gros plan) enfin la binette et qui signe une magnifique prestation. Un film dur, des moments d'une grande intensité, un peu d'humour bien placé... Loin de la comédie gentille, je suis restée bouche bée devant ce film. Et en plus, c'est belge ;)

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