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Réalisateur:
Synopsis :
Après avoir purgé une peine de prison de 7 ans, Rudy Vandekerckhove a en vue un objectif bien précis : retrouver du travail comme réparateur de machines à laver et – plus important encore – se rapprocher de la famille qu’il a laissée derrière lui. Malgré le soutien de Denise, une coiffeuse à la retraite, et de son ami Rachid, aucun de ces projets ne rencontre un franc succès. Juste au moment où des retrouvailles semblent tout de même se profiler à l’horizon, le passé reprend le dessus et Rudy est confronté à la décision la plus difficile de sa vie...
Avis des internautes du film Offline
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Publié le 23 février 2013
Une tragédie de la communication au siècle qui multiplie ses modalités et modulations, mais où personne ne s'écoute et ne se comprend plus. Comme cette situation n'a rien de neuf et que le constat n'a rien d'original, reste à varier l'anecdote, son énonciation. Mais là non plus, rien pour rompre la monotonie. Un père fraichement sorti de prison mais immédiatement attachant (il a la tête de chien battu de Wim Willaert) tente de renouer avec sa fille qu'il a perdu de vue depuis dix ans. Et alors qu'il découvre qu'elle travaille pour un site de messagerie érotique (plus par désespoir affectif que pour payer ses études), il en vient à se « connecter » avec elle en se faisant passer pour un client. La situation donne au film quelques scènes joliment mises en scène, discrètement tendues, par webcams interposées donc habitées par des regards convergents qui ne se trouvent jamais, où l'écran fonctionne comme la glace sans tain des commissariat, rythmées par le hoquet irrégulier du rafraichissement de l'image, l'incrustation hasardeuse des mots à dire, qui ne seront jamais que lus. Curieusement, Monsaert évacue l'équivoque latent de la relation (l'inceste aveugle qui y préside), qui lui donnerait un souffle de tragédie antique qu'il semble fuir tout comme l'humour et la distance possible d'un thème aussi pesant. Pourtant l'argument est presque aussi ahurissant que celui d'un Douglas Sirk des années 50 (ou un John Stahl des années 30), mais poursuivi avec infiniment moins de grâce et d'ironie cinglante, Monsaert n'ayant de cesse de désamorcer les invraisemblances en renforçant la lecture sociale et sociétale de son anti-héros, pourtant la part la plus faible de son récit. Le paradoxe est embarrassant, puisque le sujet n'a de cesse de convoquer l'imagerie du « reborn hero », typiquement hollywoodienne, mais reste enlisé dans le même profilage psycho-dramatique qui plombe une large frange du cinéma belge et l'enfonce dans des clichés à la vie dure qui éloignent les spectateurs de ce pays de leur cinématographie nationale. Le dernier quart d'heure coule à pic en pêchant par excès de scènes tire-larmes (la vanité d'une scène pleurnicharde dans un cimetière et surtout du raccord qui suit), un peu prompt à acheter un surplus d'âme à l'ensemble de ses personnages. Le réalisateur fait preuve d'une belle palette pour décrire chacun d'eux, même en peu de répliques (de David, le prétendant éconduit à Rachid, le voisin généreux), jusqu'à un transfert intéressant, risqué mais réussi, du personnage principal du père vers la fille (Anemone Valcke dont l'interprétation rude tout en cahots, rires secs, ironie cassante, fébrilité rentrée est l'événement du film). Cette réalisation généreuse dévoile donc un directeur d'acteurs à suivre, mais un directeur de spectateurs complètement nul.
Publié le 28 novembre 2012
Une tendresse brute ... pleine de finesses. J'en suis encore émue !
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columbo