Intouchables
Réalisateurs:
Synopsis :
A la suite d'un accident de parapente, Philippe, riche aristocrate, engage comme aide à domicile Driss, un jeune de banlieue tout juste sorti de prison. Bref la personne la moins adaptée pour le job. Ensemble ils vont faire cohabiter Vivaldi et Earth Wind and Fire, le verbe et la vanne, les costumes et les bas de survêtement? Deux univers vont se téléscoper, s'apprivoiser, pour donner naissance à une amitié aussi dingue, drôle et forte qu'inattendue, une relation unique qui fera des étincelles et qui les rendra... intouchables.
Actualités du film Intouchables
Toledano et Nakache, sans l’air d’y toucher
“L’humour permet de faire passer la balle plus facilement de l’autre côté du filet”.
Omar Sy et Bérénice Béjo sacrés aux Césars
Les Césars ont récompensé Omar Sy et... The Artist, qui repart avec 6 récompenses.
Avis des internautes du film Intouchables
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Publié le 14 décembre 2011
Intouchable, le film l'est au moins doublement pour de mauvaises raisons : par son succès écrasant il semble inaccessible au discours critique, mélioratif ou péjoratif d'ailleurs, et quand bien même on voudrait l'accrocher sur quelques points, tout se passe comme si au-delà d'un certain niveau de popularité, les commentaires qui l'accompagnaient devenaient obsolètes. Une trentaine d'avis laudatifs qui répètent tous exactement (au mot près parfois) la même chose ont-ils une utilité ? Ils ont un poids, c'est certain, mais un sens ?
Du reste il serait temps de faire un sort aux préambules oratoires (ici-dessous Philippe Masse qui nous a habitué à moins de démagogie et plus d'humour) qui préviennent, avant même l'intrusion du moindre commentaire négatif, des bémols et impressions négatives qu'on pourrait tenir sur un film, surtout lorsqu'il s'agit de rappeler un vieux fantasme : jouer l'affect pur du spectateur néophyte en pleine pulsion scopique contre l'humeur glaciale du cinéphile toujours ronchon à grommeler sur un raccord (et caricaturer ainsi deux camps qui n'existent pas dans la pratique). L'exercice « critique » ne veut pas dire juger de façon défavorable, et n'empêche à aucun moment le plaisir de spectateur (deux « art à développer » différents, pour paraphraser Brecht). Il serait temps de se décoller de ces a priori sérieusement datés. On se complait alors dans une opposition communautaire nauséeuse, où il y aurait d'un côté des critiques intellectuels, pas du tout à même de recevoir un film pour ce qu'il est, et de l'autre un public toujours enthousiaste, biberonné aveuglément au pathos et à la catharsis à 7,50€ sans s'apercevoir qu'il ne s'agit trop souvent qu'un contemporain opium des peuples. Heureusement, la critique sérieuse de films (c'est-à-dire : ailleurs qu'en Belgique) n'en est plus à ce stade depuis environ 60 ans, surtout que les questions esthétiques sont loin d'être celles qui prévalent -raison pour laquelle on pourrait effectivement dézinguer Citizen Kane en quelques phrases, mais que cela n'aurait pas grand sens et serait sûrement très gratuit. Comme si l'on ne pouvait avoir le cœur chaud et la tête froide ?
La doxa, si puissance soit-elle, ne doit pas occulter voire interdire l'exercice critique et analytique du spectateur, et certainement pas des seuls scientifiques intéressés par la sémiologie et l'épistémologie. L'art n'est pas une démocratie : le peuple n'a pas raison, sinon les blockbusters Pirates des Caraïbes et autres Harry Potter seraient les meilleurs films du monde et cela reste encore à démontrer. L'histoire du cinéma est un heureux tamis, qui nous a permis de récupérer des perles vouées à être jetés aux oubliettes pour leurs insuccès public (Citizen Kane p. ex. encore) : tout cela est admis depuis longtemps. Resterait alors une troisième histoire, contradictoire, clivée, faite de reflux et de divorces orageux, qui serait l'impossible compromis entre les deux précédentes : celle d'un art, le cinéma, et l'autre d'une industrie de grand succès populaire, qui s'avère ironiquement homonyme. Mais depuis McLuhan, nous voilà quittes en débats stériles : le message, c'est le médium. Qu'on ne revienne donc pas me sonner le glas populiste en m'opposant à une masse, dont il est aussi sous-entendu par opposition à l'autre groupe qu'elle est idiote et informe -c'est tout aussi insultant pour elle. Je n'en crois rien : nous sommes tous des spectateurs avant tout, égaux de cœur, et les préoccupations du cinéma, qui ont changé après 1945, qui ont changé après 1968, qui ont changé après 2001, sont sans exceptions des problèmes d'éthique. Le statut du cinéma est double, c'est là qu'il est un phénomène inédit : tout film prétend simultanément à être une œuvre d'art et un produit économique destiné à un public, c'est intranchable, le reste n'est qu'affaire de proportions (mais lesquelles!). Il s'agirait alors de déplacer la question sur un autre plan : à vous de choisir, esthétique et/ou politique et/ou économique, etc. Tous ces films « ne sont que » des films, comment distinguer l'un plutôt que l'autre dans une masse sinon par le discours qui les accompagnent : promotionnel souvent, critique ou analytique. Se situer dans tout cela,c'est déjà faire preuve d'un esprit (qu'on dit critique), et a fortiori a contrario du courant. L'avis de tout le monde sur une œuvre n'est pas un avis, l'unanimité n'est même pas une position ou un choix, c'est un non-choix, le plébiscite aveugle reste aveugle, or au cinéma il faut voir. Trente commentaires identiques, trente voix qui hurlent à l'unisson au chef-d'œuvre se fondent en une seule (je leur préfère le mot de Torelli : « Ti avverto se in qualche concerto troverai scritto solo dovra essere suonato da un solo violino. »), creux, qui n'a ni embouchure ni contenu, où le médium devient le massage, du consensus. Au-delà encore de ces dimensions, ces inexportables produits nationaux que sont les comédies françaises, lorsqu'ils se transforment sous l'impulsion populaire de pareils micro-phénomènes de société, deviennent bien malgré eux des véhicules idéologiques qui les dépassent. Si naïf soit-il, Intouchables propose une France qui serre la main à une autre qu'elle n'aurait jamais du rencontrer : on dirait un buddy-movie méta-sociologique. Mais l'utopie est unilatéralement compromise et la scène-clef au goût amer reste celle où Philippe dit à son ami pourquoi il a choisi Driss : parce que les « gens de cité n'ont aucune pitié ». Le film bascule alors dans une amertume terrible, et n'arrive pas à confirmer autre chose que cela, l'absence de pitié, alors que le film lui-même en a trop et s'apitoie volontiers sur la description du grand bourgeois et serre les dents lorsqu'il faut « descendre » en banlieue, là précisément où il devient difficile de lire le feelgood movie of the year vanté par le reste du monde : plutôt un mythe de Pygmalion qui se règle à coup d'ascenseur social soudain en marche (voilà pour l'utopie) mais pour l'exemplarité du cas seule, validée du cachet artificiel « basé sur une histoire vraie » qui marche toujours lorsqu'on est peu regardant sur la qualité morale de l'entreprise de mystification mise en branle par ce cinéma français récent qui met en jeu le triomphe de l'amitié et la fraternité sur l'amour (Ch'tis, Les Petits Mouchoirs, Des Hommes et des Dieux,...), avec une certaine constante misogyne assez désagréable ici. Soit encore : le dressage d'un banlieusard qui ne pense qu'aux allocs aux vertus du travail forcené et du luxe des hautes sphères sur lequel il est inquiétant que personne ne glose.
Venons-en au film, tristement minoritaire dans le propos. Cela n'a rien d'anormal, puisque tout ce qui précède semble servir de bouclier au discours sur le film lui-même : il est bien joué par Cluzet et Sy (avec un très beau avant-dernier plan sur Cluzet à la fenêtre du restaurant où il exprime une palette rare d'émotions en quelques secondes avec l'usage seul des muscles faciaux et des sourcils), on s'y amuse de beaucoup de vannes bien lancées (sur l'opéra, le Téléthon, Dunkerque), on y mouille l'œil un peu parce qu'on a mal aux jambes à force d'autant d'appels du pied, mais les défauts sont nombreux, à commencer par des personnages secondaires caricaturaux, bâclés et mal interprétés (la secrétaire Magalie, Elisa, la fille de Philippe), un canevas hyperprévisible qui bloque tout autre plaisir que celui des digressions comiques du couple Cluzet/Sy, des longueurs terribles dans la fin du 2ème acte et du 3ème, des conventions qu'on espérait dépassées comme le flash-back introductif, des ruptures de tons qui pourraient fonctionner mais mal intégrées dans le rythme global (la scène d'action en introduction, l'agression du blond stationné devant l'hôtel particulier de Philippe, l'intrigue secondaire du « petit frère » dont on se fiche comme d'une guigne), et la maladresse réaliste descriptive d'une banlieue soudain réaliste où tout est gris et cadré en caméra épaule, et où Driss/Sy perd immédiatement son sourire solaire dès qu'il revoit sa Mütter Courage faire des ménages. Le précédent film de Nakache et Tolédano, Tellement Proches, était bien mieux écrit, moins ripoliné et mené avec plus de rigueur. Pire : sous un déluge aussi écœurant que le final plein bons sentiments prédigérés, Intouchables en vient même à devenir pour le spectateur un tant soi peu rompu à l'exercice du pathos forcené (et dragué par l'immonde piano dégoulinant de Ludovico Einaudi qui se croit peut-être dans un mauvais mélo de Cottafavi des années 40) ce paradoxal apologue au handicap : car on se dit trop souvent qu'il vaudrait parfois mieux être sourd et aveugle que de voir ça.
Publié le 12 décembre 2011
Je rejoins tous les avis positifs concernant ce film ! Il ne faut pas crier au chef d'oeuvre mais voilà un film qui fait rire et sait être émouvant en même temps sans tomber dans la facilité. Ou, plutôt oui, les ficelles sont assez grosses mais tout est traité avec intelligence et talent. Le casting est formidable, la réalisation est soignée (ce qui est rare dans le cinéma français). Les dialogues sont à la hauteur. Bref, on passe un excellent moment !
Publié le 10 décembre 2011
Je rejoins l'avis des autres, c'est vraiment un beau film, plein d'humour et d'humanité, interprété par un formidable duo d'acteurs. Maintenant je suppose que, pour montrer qu'on est au-dessus de la masse des amoureux de bon ciné, des critiques vont disséquer le film et lui trouver des défauts ( que le pauvre cinéphile de base n'est pas capable de voir ) au niveau sociologico-sémantico-idéologique et grammaire de l'image. Mais bon,avec de la mauvaise foi, on peut déglinguer en trois analyses Citizen Kane. Finalement ce n'est pas grave, puisque le film restera, dans le coeur de ceux qui l'ont apprécié, ....intouchable. 9
Publié le 30 novembre 2011
Film superbe !
J'ai adoré "vol au-dessus d'un nid de coucou"..... ,
celui-ci l'égale, humour en plus !
c'est du 10/10...
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shemyr