Quel film touchant, quel beau regard sur les femmes et la transmition, la maternité, la Vie. Une fois de plus, c'est l'humanité de ces personnages, la réponse qu'ils ont donnée à leurs blessures qui m'ont touché La blessure de l'abandon et du rejet pour l'une qui se traduit au début du film par une fermeture à son monde émotionnel (plan de carrière exclusivement) et féminin (ligature des trompes) pour se transformer lors de sa maternité. La recherche effrènée d'adoption devant son ventre vide pour la seconde Pour la 3è personne la culpabilité et le sacrifice de sa Vie pour rester près de sa mère. Magnifiquement interprèté, magnifiquement réalisé, tout y est juste, presque sobre, et tellement, tellement humain.

Avec "Mother and Child", Rodrigo García (le fils de l'écrivain Gabriel García Marquez) signe un sublime mélodrame, émouvant sans être larmoyant, qui lui a valu le grand prix du Festival de Deauville en septembre dernier. Karen a eu un enfant à l’âge de 14 ans et a été obligée de l’abandonner. 36 ans plus tard, cette fille, Elizabeth, est devenue une brillante avocate qui n’a jamais éprouvé le besoin de rechercher sa mère biologique jusqu’au jour où elle-même tombe enceinte. De son côté, Lucy rêve de devenir mère mais elle est stérile, alors elle entame les démarches pour une adoption. Film choral où les destins de trois personnages se retrouvent liés grâce à un événement inattendu, "Mother and Child" porte clairement la marque d'Alejandro González Iñárritu qui en est le producteur. Quant au réalisateur, Rodrigo García réussit à traiter avec énormément de justesse des relations mère/fille, ou encore du désir de devenir mère. Dans le rôle de Karen, quinquagénaire aigrie qui vit avec sa mère dont elle s'occupe, on retrouve une Annette Bening époustouflante de vérité. Avec le personnage d'Elizabeth, Naomi Watts prouve une fois de plus tout ce dont elle est capable. Son interprétation de l'avocate croqueuse d'hommes, indépendante et forte, mais aussi capable de changer de voie, est à l'origine des moments les plus mémorables du film, ainsi que de quelques scènes fort drôles. La prestation de Samuel L. Jackson est elle aussi tout à fait remarquable. Un film comme on en voit peu dernièrement. A découvrir au plus vite!

J'ai trouvé ce film très émouvant, on y voit bien comment certaines femmes peuvent être endurcies par l'abandon (aussi bien du côté de la mère que de la fille) et je trouve qu'Annette Benning et Naomi Watts le rendent très bien dans leurs difficultés à "recevoir". J'ai bien aimé la sobriété des plans et des intérieurs laissant beaucoup de place au vécu des personnages. Un film qui fait la part belle à la force des personnages féminins et à leur détermination. La jeune mère adoptante est très touchante aussi, belle scène avec sa propre mère quand elle est face à l'impuissance que chaque maman peut ressentir par rapport à son nourrisson hurlant :-)) Beaucoup d'émotion tout au long du film (allez, peut-être un peu longuet pour faire une petite critique). En tout cas, j'en suis sortie en me disant "quel beau film" ! Et qui, dans mon cas, va laisser une trace. Sans aucun doute.

Assez déçue par ce film : c'est assez "tire-larmes" durant tout le film et le scénario m'a paru fort peu captivant car il mène principalement à un enchainement de situations toujours plus dramatiques... qui, quand on a compris la logique, deviennent assez prévisibles. Je n'ai pas trouvé que l'auteur apportait vraiment quelque chose de neuf dans sa manière de traiter le sujet. A sauver : les interprétations de Noami Watts et surtout d'Annette Bening.

Un bon mélo. Comme toujours dans ce type de film, le scénario est un peu trop tiré par les cheveux, manque de naturel. En dehors de ça, le film parvient à éviter tout sentimentalisme et les personnages ont une belle épaisseur. A voir dans le style. 7.5