Difficile de faire une critique de ce film sans trop dévoiler l'histoire. Néanmoins, on peut en dire que l'idée de base du scénario est bonne, un couple, jeune, beau, ambitieux, amoureux, se retrouve en compétition pour le poste d'associés dans un bureau d'avocats. L'un va forcément se retrouver sur le carreau, mais lequel ...? Et la réalisatrice d'imaginer quelle aurait été la vie de ce couple si l'autre avait eu le poste. Dans les deux cas, c'est la soeur d'Alice Taglioni qui sert un peu de point central dans l'histoire, de point de repère, du moins au début, quand on passe de la réalité à l'histoire imaginée. La quarantaine, deux enfants, abandonnée par son mari alors qu'elle s'est dévouée à sa famille,. Cela semblait être le portrait d'une époque, de la notre, et puis, le film verse dans les clichés jusqu'à saturation et la prestation impeccable des trois acteurs principaux ne suffit pas à faire oublier cette sensation de passer d'une comédie, sombre, s'il en est, à un mauvais vaudeville où il ne manque plus que l'amant dans le placard découvert par le mari. Là où la réalisatrice a probablement souhaité faire une critique de la société patriarcale et de l'évolution de la femme dans le monde du travail, comme en témoignent certaines répliques centrées sur le féminisme ou le machisme selon la perspective, cette critique se mue rapidement en caricature au trait (très) forcé du couple où toutes les erreurs que l'on peut faire sont exposées dans le chef de l'un comme de l'autre. Quant à la fin, elle est peu plausible et un peu trop idéaliste par rapport au reste de l'histoire. Bref, un film assez inégal qui vous divertira probablement si vous n'avez rien à faire de votre soirée, mais que vous pourriez tout aussi bien regarder en DVD. 6/10

"Notre univers impitoyable" s'inspire de trois patronages : Thomas Hobbes (l'homme est un loup pour l'homme), "Dallas" (série télévisée fétiche des années 1980) et "Sliding doors" (de Peter Howitt, avec G. Paltrow). De "Sliding doors", le film retient le concept des scénarios alternatifs. De "Dallas", il retient le titre et quelques coups fourrés. De Thomas Hobbes, il développe le concept général de l'humain. Excellente intrigue, avec des virages très étudiés d'un scénario à l'autre, jusqu'au bouquet final. Certains gags sont prévisibles, mais s'intègrent dans une trame qui elle ne l'est pas. On glisse d'ailleurs de la comédie au noir, au fil des minutes. La photograhie est correcte, mais sans surprise. L'interprétation de Taglioni et Quivrin est correcte, sans plus. Lhermitte est en revanche cynique à souhait. Tout cela contribue paradoxalement à mettre davantage en lumière un propos subtilement désabusé sur l'être humain. Assez inhabituel, et à voir.