Il y a seulement un autre film qui m'a donné de cette même émotion qui reste à l'intérieur cette année (vu en dvd): "Je vais bien ne t'en fais pas"... Ici également, les deux personnages (et les actrices) sont extrêmement présentes et remplies de leur histoire, on pénètre un monde de subtile, fait de douleur rentrée et de besoin d'être aimé, au delà des plus grands moments d'horreur vécus. C'est puissant, beau, déroutant, ça reste dans la tête et le coeur plusieurs jours, ça rend tendre et dans l'envie de faire et de se faire du bien, parce que la fragilité que l'on a tous en nous est révéillée, touchée, bousculée. C'est pour ces émotions là que l'on va au cinéma. Bravo.

N'ayant pas grand-chose à me mettre sous la dent, je suis finalement allée voir ce film qui m'a paru très bien joué ; même les scènes de famille sonnent justes. S'il faut retenir un message, c'est sans doute que la douleur de perdre un enfant supplante tout : l'héroïne subit bien des choses pour elle et sa famille (maternité de sa soeur, etc) qui lui paraissent insignifiantes à côté de ce terrible vécu. Cependant, je trouve que ce vécu et son explication finale défaussent le film par leur invraisemblance pratique (n'a-t-on pas autopsié l'enfant, comment sa mère a-t-elle pu le cacher à tous quand il était malade etc) et psychologique (pourquoi ainsi dissimuler à tous la maladie et taire l'explication compréhensible, sinon acceptable, de l'acte final ?) Ou alors j'ai loupé des éléments à la fin ?

Un très bon film, tout en sensibilité. Emouvant et bien joué.

Bon film intimiste. Ce n'est pas un chef d'oeuvre mais j'ai apprécié la sobriété sur un sujet difficile. Les 2 actrices principales sont extraordinaires. Je mets Elsa Zilberstein sur le même pied que Kristin Scott Thomas car elle est parfaitement dans son rôle. Le reste du casting par contre n'est pas à la hauteur. Et la réalisation n'est vraiment pas terrible non plus... Mais ce film est à voir en cette période de vaches maigres

Je n'en fais pas un mystère, j'accroche généralement peu au cinéma français. Je n'aime pas ces grands films historiques en costumes, ses comédies tsoin-tsoin, ces films d'actions bling-bling ou ses romances nian-nian. Pourtant, certains de mes films préférés son français, parce que quand le réalisateur arrive à ravaler ses gros dialogues et ses grosses ficelles, les français peuvent retranscrire une intimité avec les personnages que peut atteignent ailleurs. C'est un peu le cas ici, avec un film qui peut aller jusqu'à rappeler les meilleurs Ozon avec l'éblouissante Kristin Scott Thomas à la place de la non moins éblouissante Charlotte Rampling. Je ne suis donc pas ici spécialement la critique professionnelle qui n'a pas été tendre avec ce premier film. Bien sûr, il y a des errements, comme le dernier quart d'heure qui amène à une fin dans un ton peut être trop en décalage par rapport à l'ensemble du film. On peut aussi considérer que certaines scènes sont de trop, notamment celles portées uniquement par Elsa Zilberstein qui s'en sort avec les honneurs mais manque un peu de conviction dans certains registres. Pourtant, il se dégage de l'ensemble une ambiance, une proximité avec les personnages et, même si certains seconds rôles sont moins convaincant, une impression de vérité et de réalité. C'est suffisamment rare pour être apprécié... A ranger en DVD (parce que ça ne restera plus des plombes à l'affiche et que ça ne perd pas grand chose à passer au petit écran) à côté de Sous Le Sable de Ozon.