Synopsis : Infatigable chroniqueur des malheurs extrêmes et quotidiens de son pays et de ses habitants, Rithy Panh filme les prostituées cambodgiennes. Chroniqueur, oui, puisqu'il s'agit de rendre compte, de garder trace de ce qui arrive, de retrouver les vestiges de ce qui a eu lieu. Mais constructeur tout autant, constructeur d'un regard, d'une mémoire et d'une pensée des phénomènes atroces dont il témoigne. Avec Le Papier ne peut pas envelopper la braise, le cinéaste est devant un défi, que métaphorise son titre, dicton que cite une des jeunes filles du film. Comment " envelopper " cinématographiquement cet océan de misère et de violence qu'est la prostitution de très jeunes filles cambodgiennes ? Les histoires de ces filles se ressemblent terriblement : adolescentes des rizières fuyant la misère, vendues, battues, droguées, malades. Sous l'emprise des macs, des dealers, de la maladie, des familles à entretenir, de la honte et du dégoût de soi... - d'après Jean-Michel Frodon, Cahiers du cinéma