Inland Empire
Réalisateur:
Origines:
- États-Unis
- France
- Pologne
Genre:
- Drame
Année de production: 2006
Date de sortie:
07/02/2007
Durée: 2h52
Synopsis :
L'imaginaire d'une femme, torturée par le remords de s'être plusieurs fois prostituée en l'absence de son mari, visualisé comme un empire intérieur en déliquescence. Un récit schizophrène aux allures de cauchemar éveillé.
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10.0/10 Cote de du film Inland Empire
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0.0/10 Cote de du film Inland Empire
Avis des internautes du film Inland Empire
Publié le 19 février 2007
Bien entendu, j'étais au courant du fait qu'il n'y avait pas de scénario et qu'il ne fallait pas s'attendre à quelque chose de construit. Mais tout de même ! Le problème de ce film, c'est que ce n'est même pas un exercice de style et qu'il n'y a aucune esthétique. Mullholand drive m'avait encore plu grâce à son atmosphère et sa réalisation même si il n'y avait rien à comprendre. Mais ici, j'ai eu l'impression d'un immense "foutage de gueule" un peu comme le film "last days" de Gus Van Sant. Et je pense tout de même qu'il y a une certaine forme de snobisme à aimer ce film de Lynch. Si Spielberg aurait fait le même film, tout le monde aurait eu envie de l'assassiner....mais comme c'est David Lynch...
J'ajoute que j'apprécie ce réalisateur lorsqu'il allie son grain de folie à une dose de réalisme comme dans "Elephant man", "Dune" ou "Blue velvet". Mais ici, j'ai eu l'impression qu'il s'est dit "je vais faire un truc sans queues ni tête de 2H50 et voir jusqu'où mes inconditionnels fans peuvent me suivre". Et bien, moi, désolé mais ce film est de la masturbation intellectuelle mauvaise et chiante.
Publié le 17 février 2007
Bonjour.
Je ne remettrai pas en cause les commentaires super-négatifs précédents, je respecte tout à fait (et naturellement) les avis partagés -heureusement qu'ils existent, et quelque part valorisent encore plus les critiques positives.
Mais il me semble que, dans le discours de beaucoup de détracteurs de INLAND EMPIRE, est souvent oublié ce qui est suggéré par le titre. Oui, dans cet océan tumultueux de complexité (à moins qu'il ne s'agisse de simplicité absolue, et donc quasi insaisissable), j'ai l'impression qu'on oublie souvent un aspect très basique: le sens d'un titre, et l'adéquation par rapport au contenu... et dans ce cas, par rapport à la forme. Aux formes.
Il ne faut pas être parfait bilingue pour comprendre le nom du film, mais dans le doute (!): Empire intérieur.
OK, certains diront que c'est "facile" de prendre le parti d'un chaos dans ce qu'on veut signifier ou transmettre, pour faire du "n'importe quoi" - surtout quand on s'appelle Lynch. Ceci dit, quand bien même ce serait le cas, depuis quand la "facilité" est incompatible à l'art?!
Quoi qu'il en soit, ce que je tente d'expliquer, c'est qu'une fois qu'on comprend que, au-delà de tout esthétisme narratif (i.e.: raconter une belle ou sordide histoire, mais raconter une histoire de A à Z, disons), le réalisateur a pour intention de brutalement nous exposer le monde intérieur de ses personnages. Bien entendu, on aime ou on aime pas la manière dont il le fait, mais les critiques très constructives du style "mon petit frère aurait fait mieux" ou "mon grand-père parplégique aurait fait pareil" n'ont vraiment pas raison d'être. Vous croyez vraiment qu'un réalisateur va perdre son temps à créer du "n'importe quoi" sans aucun sens? Aussi détraqué, voire sénile ou auto-parodique qu'il soit, Lynch reste un être humain, et je reste convaincu que toute action (a fortiori intellectuelle et consciente) humaine est faite de sens.
Quant à cette forme qui déplaît tellement, pensez à...vos pensées: les plans dans votre tête, vos souvenirs, vos projections mentales, votre imagination, vos images d'angoisses, tout cela ressemble-t-il à un film superbement cadré, léché, aux transitions claires, à la chronologie parfaite?!? Et ce bordel dans notre tête, aussi bordélique soit-il, n'est pas là "gratuitement", nous avons tous des liens, des associations, entre pensées et actions, qui vont au-delà de toute logique sociale, sans pour autant être synonymes de non-sens.
Maintenant, libre à chacun de chercher du sens dans ce film ; et ceux qui entrent dans cette démarche de réflexion par rapport à une oeuvre d'art (même si j'estime qu'en l'occurrence elle se suffit par sa forme) sauront qu'il faudra certainement plus d'une vision, non pas pour "comprendre" (chercher du "sens" ne veut pas toujours dire "comprendre", n'oublions pas que "sens" a aussi le sens de direction!lol) mais pour poser quelques orteils dans cet "empire intérieur". Je reviens sur l'importance du titre, non seulement dans le choix des mots, mais aussi dans le générique et la mise en forme dans ce titre: tout y est dit. Et cet intérêt à revoir un film, je trouve ça génial, car ça signifie que c'est une oeuvre vivante, à percevoir avec le temps, et donc avec beaucoup d'amour. A l'opposé de la "consommation expresse" ambiante...
Et pour finir, je mets au défi petits frères bricoleurs et autres grand-pères caméscopeurs à mettre aussi superbement en scène des acteurs, au cas où certains auraient oublié qu'un comédien ne peut pas être absolument bon sans un bon réalisateur.
Publié le 17 février 2007
Ayant grandi avec les films de Lynch depuis Dune (j'avais 13 ans, j'ai donc eu le bonheur de voir chaque film du réalisateur en salle depuis ce moment !), j'ai l'impression d'avoir été abusé et trahi une dernière fois par un vieil ami. Abusé par ce cinéma qui s'essouffle, ressasse et remâche les mêmes éléments épuisés du même univers depusi trop, trop longtemps. Trahi parce que ces mêmes éléments ont désormais été totalement vidés de leur substance, de leur pouvoir de suggestion, de leur beauté et de leur force. Comment revoir encore Blue Velvet après en avoir vu tous les éléments réemployés 15 ou 20 fois dans cette mauvaise soupe ? Et 15 ou 20 fois encore dans Mulholland Drive ou Lost Highway ? La machine lynchienne a fini de se digérer elle-même et tourne à vide.
Certains applaudiront Lynch d'être revenu à la forme expérimentale de ses débuts, y voyant la preuve ultime de son indépendance et de sa liberté d'esprit. Si on se focalise sur le processus (ce qui semble être devenu le leitmotiv de Lynch), c'est sans doute vrai. Mais seul le résultat compte et là, je ne vois pas bien quelle liberté ou indépendance il y aurait à exploiter jusqu'à la nausée un imaginaire déjà aussi usé. Eraserhead déployait un univers qui tenait (et tient encore) debout tout seul, là où Inland Empire serait inconcevable sans toutes les références internes à l'oeuvre lynchienne, ses clins d'oeil appuyés, ses auto-citations qu'il accumule jusqu'au ridicule. C'était déjà le cas pour Lost Highway et Mulholland Drive - au risque de choquer les fans, ces films étaient déjà, en soi, des sortes de remakes (en tout cas n'apportaient rien qui ne se trouvait déjà dans Blue Velvet, Wild at Heart ou Twin Peaks) - ce que je pardonnais bon gré mal gré en me disant que le temps de la nouveauté était terminé et que le mieux que Lynch puisse faire, c'était de creuser le sillon un peu plus profond. Ici, plus vraiment d'excuse, Lynch, en épuisant son cinéma, a définitivement épuisé le peu de crédit qu'il lui restait.
Et puis il y a cette image digitale, moche, sans grain ni profondeur, ces gros plans quasi-pornoraphique de visages, cette manière de vous montrer un film enchâssé dans un film sur le tournage d'un film qui serait le remake d'un autre film, l'accumulation des fausses fins dans le film sur le film sur le film (etc.), la durée enfin de l'objet proprement dit - tout est là pour vous rappeler que vous vivez l'épreuve (physique) de voir un film dans une salle de cinéma. Bref, tout ça ne fait qu'encore augmenter la distance entre le spectateur et ce qui se passe sur l'écran. Autant dire que je ne me suis pas senti concerné une seule minute par le sort de Laura Dern, qui aura dû faire preuve de beaucoup d'indulgence à l'égard du maître pour livrer une performance il est vrai exceptionnelle, mais qui ne suffit pas à éviter le naufrage
A la réflexion, ce film devrait ravir 3 types de public:
(1) Les inconditionnels qui ne jurent que par Lynch, lui ont de toute façon voué un autel, et ont volontairement abdiqué leur esprit critique. De ceux-là, vous entendrez surtout: "J'ai rien compris, c'est génial".
(2) Les personnes qui n'ont qu'une faible connaissance de la filmographie de Lynch, ont peu de familiarité avec le cinéma expérimental mais (!) une large ouverture d'esprit: pour ceux-là, le film sera peut-être une porte ouverte, une voie d'accès vers un autre rapport au cinéma. Si le film n'avait qu'un mérite, ce serait peut-être celui-là !
(3) Les snobs et les journalistes de cinéma qui font l'opinion du public snob (Libé et les Inrocks). Que LLB ait apprécié ce film donne une idée de la direction décidément réactionnaire, en tout cas inoffensive prise par le cinéma de Lynch.
Publié le 16 février 2007
1/10 faute de 0 absolu.
Belle déception. Bravo à ceux qui ont tenu jusqu'au bout. Je suis parti après 2 heures et encore je me suis retenu.
Qu'on ne comprenne, rien, ca je m'étais préparé. Et puis dans MUHOLLAND DRIVE? vers la fin ce n'était pas très clair non plus mais bon il y avait une atmosphère, de belles actrices. Des beaux plans, une belle lumière. une belle musique (Badalamenti a perdu aussi un peu de son inspiration là aussi :-( Film indescriptble car il y a tout simplement rien à dire. Ce film est d'un vide ABYSSAL!!!
Les acteurs n'ont aucune chance de mettre leur talent en avant avec des dialogues aussi plats. Question montage, j'aurais du proposé à mon petit frère de coller les scènes avec de la bonne vieille colle PATEX, il aurait fait aussi bien, mais encore eut-il fallu que le film ne soit pas en numérique. J'aime bien le DV mais bon c'est un art qui se maitrise comme un autre.
Et les critiques dans tout ça. C'est le bouquet : 4 étoiles dans LLB. Vous avez fumé quoi les gars ?!? ET il y a pas qu'eux, en France par exemple.: Libération et surtout LE MONDE (pour INROCKS et TELERAMA ca je m'y attendais un peu).
Ce n'est pas pas parce qu'on s'appelle LYNCH, qu'on est infaillible et que notre seul nom mérite toutes les éloges. Pour une fois, je suis d'accord avec vous monsieur H.DAYEZ.
Bon allez moi je vais me coucher et irai voir prochainement DAS LEBEN DES ANDEREN là je suis sûr de ne pas me tromper.
CIAO
GILLES
rodolphe