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La CINEMATEK présente le "Taiwan Film Panorama" !

Publié le 19 mai 2015 dans Actu ciné

Avec plus de 50 films, le cycle représente la plus ambitieuse programmation jamais consacrée au cinéma taïwanais ! Il se déroulera à la CINEMATEK du 1er juin au 30 juillet.
Il y a plus de trente ans, le cinéma taïwanais fit une percée remarquée en occident. Hou Hsiao-hsien et Edward Yang furent les fers de lance de la Nouvelle Vague taïwanaise, et sont aujourd'hui encore considérés comme deux des plus grands cinéastes de tous les temps. Ce Taiwan Film Panorama démontre qu'on produisait sur l'île un cinéma intriguant, tant avant eux (King Hu, Lee Hsing), qu'après eux (Tsai Ming-liang, Ang Lee). CINEMATEK vous propose un aperçu du cinéma taïwanais de 1963 à nos jours, avec plus de cinquante films.

Ce n'est pas un hasard si cette rétrospective commence en 1963. La Central Motion Picture Corporation (CMPC), producteur le plus important de l'île, introduisit à l'époque le « Réalisme sain » dans le cinéma taïwanais, opérant une véritable césure dans la production nationale. Les films qui affichaient certaines sympathies pour le communisme ou pour les autorités politiques de la République Populaire de Chine étaient considérés comme suspects. Les films devaient soutenir la politique prônée par le pouvoir en montrant l'harmonie de la vie sociale à Taïwan et l'évolution vers un bonheur grandissant.
Malgré ces contraintes, les cinéastes les plus inventifs réussirent à produire des films d'une grande fraîcheur. Parmi ceux-ci, Lee Hsing (Oyster Girl, Beautiful Duckling, The Young Ones). Une autre stratégie pour éviter les contraintes du « Réalisme sain» était de tourner des films historiques. King Hu, qui avait déjà fait carrière à Hong Kong, allait s'installer à Taïwan en 1966, où il allait tourner l'un des films les plus étonnants de sa filmographie, Dragon Gate Inn, puis, plus tard, Raining in the mountains.

Toute une génération de jeunes cinéastes contesta les règles instaurées par le CMPC en essayant de les contourner d'une manière radicale. Hou Hsiao-hsien, dont nous montrons par ailleurs tous les films, et Edward Yang, furent les porte-drapeaux de ce qui allait devenir la Nouvelle vague taïwanaise. Hou, de manière prudente et subtile, Yang, sans le moindre fard, allaient l'un et l'autre montrer la face cachée du rêve taïwanais.
Dans la lignée de ces deux grands maîtres, d'autres cinéastes allaient également ébranler les codes et canons établis : Chen Kun Hao (Growing up), Wan Jen (Ah Fei), Chang Yi (Jade love) et Wang Tung (Banana paradise).
Les films audacieux des cinéastes de la Nouvelle vague taïwanaise ouvrirent une voie aux jeunes cinéastes qui allaient suivre, et qui ne durent pas se battre avec autant de force et d'abnégation pour leur liberté d'expression. Tsai Ming-liang (issu d'une famille chinoise de Malaisie) développa un style laconique et un langage cinématographique très personnel, comme on peut le voir dans Goodbye Dragon Inn et Stray dogs. Ang Lee, avant de donner un élan à sa carrière aux Etats-Unis, avait auparavant, tourné quelques films à Taïwan (Eat drink man woman entre autres).

En ce début du 21e siècle, le cinéma taïwanais semble se porter mieux que jamais. Certains cinéastes de la Nouvelle vague sont toujours actifs, ceux de la génération suivante également, et d'autres, tout aussi passionnants, sont venus s'ajouter à cette impressionnante liste de noms : Hou Chi-jan (One day), Chung Mong-Hong (Parking) ou le comédien Leon Dai qui prit place derrière la caméra pour No puedo vivir sin ti.
Ce Taiwan Panorama vous invite à découvrir la richesse du cinéma taïwanais dans toute sa splendeur !

► Le programme complet est disponible sur le site de CINEMATEK.


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