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Rétrospective Luchino Visconti à la CINEMATEK du 1er septembre au 4 octobre !
Publié le 2 septembre 2014 dans Actu ciné
Considéré comme le fondateur du néoréalisme, Luchino Visconti a su allier avec subtilité la rigueur du réalisme social à une poétique du grandiose. À travers une rétrospective intégrale, CINEMATEK rend hommage au génie de ce cinéaste complexe et grand metteur en scène de théâtre lyrique.
Issu d’une famille de la noblesse milanaise influente dans le monde des arts, Visconti grandit en fréquentant assidûment l’opéra. En 1936, le jeune aristocrate fait la rencontre décisive, par l’entremise de Coco Chanel, de Jean Cocteau et Jean Renoir. Ce dernier l’engage comme assistant sur Les bas-fonds et Partie de campagne.
Cette expérience le marquera profondément et fera germer en lui le désir d’un cinéma examinant le quotidien des laissés-pour-compte. Il se rapproche alors de militants de gauche et, en pleine guerre, réalise Ossessione, une adaptation du Facteur sonne toujours deux fois, qui fera scandale pour son non-conformisme et marquera l’avènement du néoréalisme.
Après la guerre, Visconti se consacre au théâtre et à la mise en scène d’opéra. Il revient au cinéma en 1948 pour réaliser La terre tremble, dénonçant la misère sociale dans un style mélangeant documentaire et lyrisme baroque. Avec Bellissima, le cinéaste s’attire les faveurs du public en décrivant avec cynisme le monde faussement féerique du cinéma.
C’est avec Senso, son premier film en couleur, que le cinéaste inaugure une série flamboyante de fresques historiques traitant de la beauté cruelle et de la déchéance tragique. Visconti sera inspiré par Dostoïevski, pour Les nuits blanches, dont il adapte le roman homonyme, puis pour Rocco et ses frères, drame autour de l’odyssée d’une famille émigrée à Milan, qui se verra en partie censuré pour ses scènes de violence crue.
En 1962, avec Le guépard, le cinéaste aboutit à un éblouissant film d’époque autour des calculs d’une aristocratie désargentée, porté par une perfection plastique inégalable, un casting impressionnant (dont Claudia Cardinale et Alain Delon) et avec lequel il obtient un immense succès tant public que critique. Il retrouve Claudia Cardinale dans Sandra, revisitant le mythe d’Electre, puis adapte L’étranger de Camus, considéré comme raté par le réalisateur et devenu quasi invisible.
À la fin des années 60, Visconti revient à la fresque historique, et entame sa « trilogie allemande ». Les damnés relate l’effondrement tragique d’une famille industrielle à l’aune du IIIe Reich et marque la première apparition d’Helmut Berger, égérie du cinéaste. L’incroyable précision dans la reconstitution historique de somptueux décors trouvera son
paroxysme dans Mort à Venise, fresque sublime d’après Thomas Mann sur la déliquescence de la beauté et l’inéluctabilité de la mort. Sur le tournage du troisième volet, Ludwig, portrait d’un monarque incompris plongeant dans la folie, Visconti est victime d’un accident vasculaire. Il parvient néanmoins à tourner ses deux derniers films, les plus crépusculaires : Violence et passion, ouvertement autobiographique, et L'innocent, sur la désagrégation d’un couple détruit par une jalousie meurtrière. Peu après la vision d’un premier montage, Visconti meurt d’une thrombose, laissant derrière lui une pléiade de chefs-d’oeuvre hantés par une insatiable quête du beau et du temps passé.
Découvrez le programme complet et toutes les infos sur le site de la CINEMATEK.
Cette expérience le marquera profondément et fera germer en lui le désir d’un cinéma examinant le quotidien des laissés-pour-compte. Il se rapproche alors de militants de gauche et, en pleine guerre, réalise Ossessione, une adaptation du Facteur sonne toujours deux fois, qui fera scandale pour son non-conformisme et marquera l’avènement du néoréalisme.
Après la guerre, Visconti se consacre au théâtre et à la mise en scène d’opéra. Il revient au cinéma en 1948 pour réaliser La terre tremble, dénonçant la misère sociale dans un style mélangeant documentaire et lyrisme baroque. Avec Bellissima, le cinéaste s’attire les faveurs du public en décrivant avec cynisme le monde faussement féerique du cinéma.
C’est avec Senso, son premier film en couleur, que le cinéaste inaugure une série flamboyante de fresques historiques traitant de la beauté cruelle et de la déchéance tragique. Visconti sera inspiré par Dostoïevski, pour Les nuits blanches, dont il adapte le roman homonyme, puis pour Rocco et ses frères, drame autour de l’odyssée d’une famille émigrée à Milan, qui se verra en partie censuré pour ses scènes de violence crue.
En 1962, avec Le guépard, le cinéaste aboutit à un éblouissant film d’époque autour des calculs d’une aristocratie désargentée, porté par une perfection plastique inégalable, un casting impressionnant (dont Claudia Cardinale et Alain Delon) et avec lequel il obtient un immense succès tant public que critique. Il retrouve Claudia Cardinale dans Sandra, revisitant le mythe d’Electre, puis adapte L’étranger de Camus, considéré comme raté par le réalisateur et devenu quasi invisible.
À la fin des années 60, Visconti revient à la fresque historique, et entame sa « trilogie allemande ». Les damnés relate l’effondrement tragique d’une famille industrielle à l’aune du IIIe Reich et marque la première apparition d’Helmut Berger, égérie du cinéaste. L’incroyable précision dans la reconstitution historique de somptueux décors trouvera son
paroxysme dans Mort à Venise, fresque sublime d’après Thomas Mann sur la déliquescence de la beauté et l’inéluctabilité de la mort. Sur le tournage du troisième volet, Ludwig, portrait d’un monarque incompris plongeant dans la folie, Visconti est victime d’un accident vasculaire. Il parvient néanmoins à tourner ses deux derniers films, les plus crépusculaires : Violence et passion, ouvertement autobiographique, et L'innocent, sur la désagrégation d’un couple détruit par une jalousie meurtrière. Peu après la vision d’un premier montage, Visconti meurt d’une thrombose, laissant derrière lui une pléiade de chefs-d’oeuvre hantés par une insatiable quête du beau et du temps passé.
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