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Rétrospective Federico Fellini à la CINEMATEK !
Publié le 3 juillet 2014 dans Actu ciné
Cinéaste de la démesure, démiurge visionnaire, fabulateur merveilleux, Federico Fellini a créé un style cinématographique inimitable, entremêlant carnaval baroque et critique sociale incisive. Durant tout l'été, CINEMATEK vous propose de parcourir l'œuvre du maître italien.
Caricaturiste, journaliste, puis scénariste pour Roberto Rossellini, Pietro Germi et Alberto Lattuada, avec lequel il coréalise son premier film en 1950 (Les feux du music-hall), Fellini débute au cinéma dans la mouvance du néoréalisme.
Ses premiers films, I vitelloni, Il bidone, s'inspirent déjà de ce qui alimentera toute son œuvre: les souvenirs d'enfance, réels ou fantasmés. Sa rencontre avec Giulietta Masina, qui partagera la vie du cinéaste jusqu'à son décès en 1993, lui inspire deux poèmes d'amour : La strada et Les nuits de Cabiria, deux films qui s'écartent de l'esthétique néo-réaliste, substituant à la description naturaliste de la réalité quotidienne une vision subjective où la réalité devient poésie symbolique.
Mais c'est avec La dolce vita que Fellini entre de plain-pied dans la modernité, proposant une forme inédite d'écriture cinématographique. En rupture avec la progression dramatique classique, le film est composé de tableaux plus ou moins baroques et allégoriques qui, assemblés, forment une mosaïque à la beauté funèbre dans laquelle Mastroianni sert au cinéaste de double désenchanté.
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Si dans ses premiers films Fellini s'était attaché avec tendresse aux vies ratées des marginaux, des petites gens, forains et autres clowns blessés par une solitude fardée de burlesque, c'est à présent à l'élite et au milieu intellectuel que s'intéresse le cinéaste. En effet, c'est en peignant la dérive existentialiste de petites sociétés bourgeoises et oisives qu'il cherche à cerner au mieux la décadence de nos sociétés modernes. Une approche poussée plus loin encore, dans ce qui reste son maître-opus, Huit et demi, où le cinéaste devient son propre sujet d'étude. S'inspirant largement d'éléments autobiographiques, ce collage des souvenirs, fantasmes, rêves et projections d'un cinéaste en crise, marque sans doute l'apogée du style Fellini. Foisonnement chaotique, artificialité revendiquée, affabulation et fantasmes se développant sur fond de décadence, autant d'éléments qui feront la substance des autres grands films du cinéaste, tels Roma, Amarcord ou Casanova.
Dans les années '80, un nouveau thème apparaît dans son œuvre : la mort du cinéma. En effet, Et vogue le navire, Ginger et Fred ou encore Intervista évoquent avec mélancolie et amertume le temps révolu d'un âge d'or du cinéma, auquel le petit écran a désormais volé la vedette et ôté toute sa magie.
Grand homme de spectacle, inventeur de formes luxuriantes et exubérantes, illuminé sachant capter la dimension onirique des êtres et des choses, Federico Fellini a réussi, à travers une vingtaine de films, à transcender un univers crépusculaire et mortuaire à l'image de notre civilisation moderne, en carnaval universel et vivant.
Pour le programme complet et plus d'info sur les séances cliquez ici.
Ses premiers films, I vitelloni, Il bidone, s'inspirent déjà de ce qui alimentera toute son œuvre: les souvenirs d'enfance, réels ou fantasmés. Sa rencontre avec Giulietta Masina, qui partagera la vie du cinéaste jusqu'à son décès en 1993, lui inspire deux poèmes d'amour : La strada et Les nuits de Cabiria, deux films qui s'écartent de l'esthétique néo-réaliste, substituant à la description naturaliste de la réalité quotidienne une vision subjective où la réalité devient poésie symbolique.
Mais c'est avec La dolce vita que Fellini entre de plain-pied dans la modernité, proposant une forme inédite d'écriture cinématographique. En rupture avec la progression dramatique classique, le film est composé de tableaux plus ou moins baroques et allégoriques qui, assemblés, forment une mosaïque à la beauté funèbre dans laquelle Mastroianni sert au cinéaste de double désenchanté.
Si dans ses premiers films Fellini s'était attaché avec tendresse aux vies ratées des marginaux, des petites gens, forains et autres clowns blessés par une solitude fardée de burlesque, c'est à présent à l'élite et au milieu intellectuel que s'intéresse le cinéaste. En effet, c'est en peignant la dérive existentialiste de petites sociétés bourgeoises et oisives qu'il cherche à cerner au mieux la décadence de nos sociétés modernes. Une approche poussée plus loin encore, dans ce qui reste son maître-opus, Huit et demi, où le cinéaste devient son propre sujet d'étude. S'inspirant largement d'éléments autobiographiques, ce collage des souvenirs, fantasmes, rêves et projections d'un cinéaste en crise, marque sans doute l'apogée du style Fellini. Foisonnement chaotique, artificialité revendiquée, affabulation et fantasmes se développant sur fond de décadence, autant d'éléments qui feront la substance des autres grands films du cinéaste, tels Roma, Amarcord ou Casanova.
Dans les années '80, un nouveau thème apparaît dans son œuvre : la mort du cinéma. En effet, Et vogue le navire, Ginger et Fred ou encore Intervista évoquent avec mélancolie et amertume le temps révolu d'un âge d'or du cinéma, auquel le petit écran a désormais volé la vedette et ôté toute sa magie.
Grand homme de spectacle, inventeur de formes luxuriantes et exubérantes, illuminé sachant capter la dimension onirique des êtres et des choses, Federico Fellini a réussi, à travers une vingtaine de films, à transcender un univers crépusculaire et mortuaire à l'image de notre civilisation moderne, en carnaval universel et vivant.
Pour le programme complet et plus d'info sur les séances cliquez ici.