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Vu à Cannes: "Timbuktu" d'Abderrahmane Sissako
Publié le 16 mai 2014 dans Actu ciné
Nicolas Gilson, notre envoyé spécial à Cannes, nous livre ses impressions sur Timbuktu d'Abderrahmane Sissako.
De Timbuktu, nous aimerions ne retenir que la poésie, l’effroi et l’humour. Trois axes qui engendrent autant de contrastes emplis de sens. Toutefois, malgré la photographie évidente de la réalité dans laquelle est plongée un pays à présent au mains d’étrangers qui, sous prétexte de vivre selon le djihad, imposent les règles de la Charia, la construction du film est sinueuse au point de questionner son achèvement…
En mélangeant plusieurs récits de vie, le réalisateur propose autant de regards sur une situation qu’il appréhende avec distance et justesse. Plus encore, il devient le témoin de la confusion dans laquelle sont plongés tant les habitants que les étrangers qui, quoiqu’ils en pensent, les oppressent – comme en atteste la pluralité des idiomes. Bien que l’ode à la liberté soit indéniable, Sissako n’émet aucun jugement se contentant de souligner bien des aberrations qui laissent les djihadistes de marbre. Les axes narratifs qu’il développe se complètent et se nourrissent les uns les autres. Néanmoins le scénario est à ce point elliptique que trop nombreuses sont les séquences qui apparaissent n’être que des tableaux. Aussi effroyables ou poétiques soient-elles l’ensemble s’avère inachevé, presque amputé – certains éléments n’étant pas ou pas suffisamment développés.
Au travers de son écriture et de son approche esthétique, Sissako fait de l’humour une arme, de la poésie une religion. Il met en scène avec brio l’absurdité à laquelle conduit l’application de la charia dont le caractère excessif s’avère proprement idiot. Au-delà il sublime le feu de la résistance. Car au contraire des statues et des ornementations que l’on assassine à l’ouverture du film, l’homme a le pouvoir de se révolter, de défier ou de combattre l’oppression. Une lutte grandiose et fascinante (lorsque des enfants jouent au football sans ballon) qu’il transcende avec force.
Pour découvrir le site de Nicolas Gilson, c'est par ici !
En mélangeant plusieurs récits de vie, le réalisateur propose autant de regards sur une situation qu’il appréhende avec distance et justesse. Plus encore, il devient le témoin de la confusion dans laquelle sont plongés tant les habitants que les étrangers qui, quoiqu’ils en pensent, les oppressent – comme en atteste la pluralité des idiomes. Bien que l’ode à la liberté soit indéniable, Sissako n’émet aucun jugement se contentant de souligner bien des aberrations qui laissent les djihadistes de marbre. Les axes narratifs qu’il développe se complètent et se nourrissent les uns les autres. Néanmoins le scénario est à ce point elliptique que trop nombreuses sont les séquences qui apparaissent n’être que des tableaux. Aussi effroyables ou poétiques soient-elles l’ensemble s’avère inachevé, presque amputé – certains éléments n’étant pas ou pas suffisamment développés.
Au travers de son écriture et de son approche esthétique, Sissako fait de l’humour une arme, de la poésie une religion. Il met en scène avec brio l’absurdité à laquelle conduit l’application de la charia dont le caractère excessif s’avère proprement idiot. Au-delà il sublime le feu de la résistance. Car au contraire des statues et des ornementations que l’on assassine à l’ouverture du film, l’homme a le pouvoir de se révolter, de défier ou de combattre l’oppression. Une lutte grandiose et fascinante (lorsque des enfants jouent au football sans ballon) qu’il transcende avec force.
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