Roemeense film
Alain Tanner est considéré - avec Claude Goretta
- comme la figure de
proue du nouveau cinéma suisse. CINEMATEK propose une large
sélection
de son œuvre, avec l’acteur Jacques Denis (
La salamandre,
Jonas qui
aura 25 ans en l’an 2000) pour
invité le 10.05. Alain Tanner fait ses
premières armes à Londres en compagnie de Claude
Goretta, avec lequel
il fréquente les cinéastes du Free Cinema et
réalise son premier court
métrage,
Nice
time, couronné d'un prix au festival de Venise
1957. Fort
de ses premières réalisations pour la
Télévision Suisse Romande, c'est
en 1969 qu'Alain Tanner tourne son premier long métrage,
Charles mort
ou vif, dans lequel un petit bourgeois
gagné par le dégoût décide
de
tout plaquer pour une vie bohème.
Contemporain de la vague soixante-huitarde, les films d'Alain Tanner
critiquent une société
sclérosée par le confort et l'ennui, à
l'image
des décors de cette Suisse trop domestiquée,
étriquée, dont il brosse
un portrait particulièrement sinistre dans Messidor. Des
films
articulés autour de personnages en rupture avec les valeurs
matérielles
de la société bourgeoise, cherchant à
sortir du cadre institutionnel
qui leur est imposé, lui préférant un
idéal utopique. L'utopie devient
même la question centrale dans
Jonas qui aura 25 ans en l'an 2000,
réflexion désabusée sur l'effondrement
des idéaux soixante-huitards.
Dès le début des années '70, les films
de Tanner se font remarquer dans
de nombreux festivals où on se met à parler de
l'irruption d'une
Nouvelle Vague suisse dans le cinéma mondial.
Indépendance de la
production, narration déstructurée,
radicalité du plan-séquence et du
son direct, jeu non-naturaliste des comédiens, etc., autant
de partis
pris esthétiques qui évoquent effectivement ceux
des nouvelles vagues
des années '60. Autre caractéristique des films
de Tanner, l'absence ou
la concision du scénario, le cinéaste
préférant porter son attention
sur des détails qui échappent à la
narration classique.
Dans la ville
blanche, tourné chronologiquement et
sans scénario, est truffé de ces
moments de hasard dus aux impondérables qui viennent
inévitablement «
perturber » la réalisation d'un film, et desquels
surgissent de
lumineux moments de grâce qu'il aurait
été impossible de prévoir au
moment de l'écriture d'un scénario.
Le cinéma de Tanner est un cinéma du risque, un
risque que le cinéaste
assume déjà dans le choix de ses sujets lorsqu'il
décide de se
confronter à la représentation de
l'érotisme dans les trois films qu'il
a réalisé pour Myriam
Mézières. Des films sombres et tragiques comme
Une flamme dans mon cœur, qui détonnent dans la
filmographie du
cinéaste. Une filmographie riche de quelque vingt films dont
CINEMATEK
vous propose une sélection avec l'assentiment du
réalisateur.
Pour le programme complet
et plus d'info sur les séances cliquez ici.