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"And... Cut ! Censure et cinéma" au Nova jusqu'au 22 décembre
Publié le 3 décembre 2013 dans Actu ciné
Jusqu'au 22 décembre, le cinéma Nova explore le thème de la censure par le biais de nombreuses activités: projection de films et courts métrages, rencontres, conférences, animations pour les enfants...
La censure du cinéma est un sujet bien vaste...
On pense immédiatement à des scènes coupées, à des films interdits, à des cinéastes emprisonnés. Viennent à l’esprit le sexe, la violence, des sujets tabous, contestataires. Moins, peut-être, les coupes bassement économiques (un film court se vend mieux, un film simple touche plus de public). On songe aux commissions de censure, petits lieux d’autoritarisme même en démocratie, alors que bien souvent ce sont des citoyens ou lobbies conservateurs qui font pression pour plus d’interdictions (éventuellement en troublant eux-mêmes l’ordre public qu’ils prétendent défendre). On ne se dit pas que les institutions, au moins, ça laisse des traces, alors que ce qui se décide là où se contrôlent les moyens de diffusions, de plus en plus privatisés et concentrés, ne se voit pas, ne pourra pas être évalué avec le recul dans 10 ans. On pense à la matière qui, même coupée, pourra être retrouvée. On peut plus difficilement imaginer celle qui n’a jamais pu exister. On se réjouit des films restaurés et des versions uncut sur DVD. On remarque moins le révisionnisme dans les ressorties en version manipulée conforme à la morale d’aujourd’hui, ou les oublis des films racistes, par exemple, dans les anthologies. On ne sait pas que des ayants droits bloquent eux-mêmes la diffusion de certains de "leurs" films, qui ne correspondent plus à ce qu’ils veulent vendre ou parce qu’ils préfèrent les faire oublier. Et puis on se dit qu’aujourd’hui, chez nous, la page est tournée, on peut tout dire, tout voir. On s’amuse à imaginer que certains films qui passent à la TV ont été interdits il y a 40 ans. On pense moins aux films qui ont été tournés il y a 40 ans et qui ne pourraient plus être faits aujourd’hui, parce que la morale évolue, le politiquement correct écrase, les logiques économiques laissent moins de marges de manœuvre. La censure est plus diffuse et ne porte bien souvent plus ce nom.
... dont nous ne ferons pas du tout le tour dans ce programme !
La censure est protéiforme et forcément ancrée dans un contexte, un endroit, une époque. Pour l’aborder, nous avons choisi de concentrer cette programmation (qui sera suivie par d’autres sur le sujet) sur quelques "espaces-temps" de liberté (la Belgique et sa réputation de pays sans censure, le Hollywood pré-Code, la Scandinavie des années 60-70) qui permettent d’en envisager les limites, l’avant, l’après ou l’ailleurs. Et surtout de présenter des films qu’on aime, qui sont autant de cas particuliers, l’occasion d’évoquer autant d’aspects de la censure et d’approfondir le sujet avec des invités et des séances spéciales. La censure est un bon argument marketing, paraît-il...
► Le programme complet
On pense immédiatement à des scènes coupées, à des films interdits, à des cinéastes emprisonnés. Viennent à l’esprit le sexe, la violence, des sujets tabous, contestataires. Moins, peut-être, les coupes bassement économiques (un film court se vend mieux, un film simple touche plus de public). On songe aux commissions de censure, petits lieux d’autoritarisme même en démocratie, alors que bien souvent ce sont des citoyens ou lobbies conservateurs qui font pression pour plus d’interdictions (éventuellement en troublant eux-mêmes l’ordre public qu’ils prétendent défendre). On ne se dit pas que les institutions, au moins, ça laisse des traces, alors que ce qui se décide là où se contrôlent les moyens de diffusions, de plus en plus privatisés et concentrés, ne se voit pas, ne pourra pas être évalué avec le recul dans 10 ans. On pense à la matière qui, même coupée, pourra être retrouvée. On peut plus difficilement imaginer celle qui n’a jamais pu exister. On se réjouit des films restaurés et des versions uncut sur DVD. On remarque moins le révisionnisme dans les ressorties en version manipulée conforme à la morale d’aujourd’hui, ou les oublis des films racistes, par exemple, dans les anthologies. On ne sait pas que des ayants droits bloquent eux-mêmes la diffusion de certains de "leurs" films, qui ne correspondent plus à ce qu’ils veulent vendre ou parce qu’ils préfèrent les faire oublier. Et puis on se dit qu’aujourd’hui, chez nous, la page est tournée, on peut tout dire, tout voir. On s’amuse à imaginer que certains films qui passent à la TV ont été interdits il y a 40 ans. On pense moins aux films qui ont été tournés il y a 40 ans et qui ne pourraient plus être faits aujourd’hui, parce que la morale évolue, le politiquement correct écrase, les logiques économiques laissent moins de marges de manœuvre. La censure est plus diffuse et ne porte bien souvent plus ce nom.
... dont nous ne ferons pas du tout le tour dans ce programme !
La censure est protéiforme et forcément ancrée dans un contexte, un endroit, une époque. Pour l’aborder, nous avons choisi de concentrer cette programmation (qui sera suivie par d’autres sur le sujet) sur quelques "espaces-temps" de liberté (la Belgique et sa réputation de pays sans censure, le Hollywood pré-Code, la Scandinavie des années 60-70) qui permettent d’en envisager les limites, l’avant, l’après ou l’ailleurs. Et surtout de présenter des films qu’on aime, qui sont autant de cas particuliers, l’occasion d’évoquer autant d’aspects de la censure et d’approfondir le sujet avec des invités et des séances spéciales. La censure est un bon argument marketing, paraît-il...
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