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Cycle "80's Cinema US" à la CINEMATEK

Publié le 2 juillet 2013 dans Actu ciné

Le cinéma américain des années '80 soufre d'une idée reçue : durant les mandats de Ronald Reagan, Hollywood est devenu, par l'entremise de managers et de comptables, une usine à films n'affichant plus d'intérêt que pour les blockbusters.
Les films eux-mêmes reflètent un retour aux idéologies de droite, d'une pensée manichéenne et d’une politique entachée de Guerre froide.

Au cours des années '80, une attention démesurée des médias et un énorme succès public ont permis aux blockbusters de se détacher du lot. Les hits du box-office - de E.T. à L'arme fatale - ont généré des sommes astronomiques et battu tous les records d'audience. En même temps que les blockbusters, apparaissent les suites de nombreux titres de films étant annotés d'un numéro : Rocky, Rambo, etc... Les films sont devenus des marchandises dont on peut exploiter la marque de fabrique.

Mais chaque tendance s'accompagne d'un contre-courant, les blockbusters ne représentant finalement qu'une petite partie de ce que produit l'usine à rêves. La formule high concept n'est pas de circonstance pour des cinéastes comme Oliver Stone, Spike Lee, Woody Allen, Sidney Lumet et nombre d’autres réalisateurs de films plus nuancés, ironiques ou ambigus.
Significative aussi l'émergence d'un grand nombre de cinéastes indépendants. Les grands studios érigent des compagnies chargées de distribuer des films alternatifs, ce dont ont pu profiter de nombreux cinéastes, dont Steven Soderbergh, Joel et Ethan Coen ou Jim Jarmusch. Les productions indépendantes ont également permis aux femmes cinéastes de s'exprimer : Susan Seidelman (Recherche Susan désespérément), Kathryn Bigelow (Aux frontières de l'aube)...
La cause principale de ces nombreux changements tient dans le glissement du cinéma des salles obscures vers les foyers, générant un marché lucratif autour de la cassette vidéo.

Aussi, les cinéastes prisés dans les années '70 n'ont pas rencontré le même succès lors de la décennie suivante. On voit par conséquent apparaître une nouvelle génération : Tim Burton (Beetlejuice), James Cameron (Terminator), Joe Dante (L'aventure intérieure), Jim Jarmusch (Stranger than paradise), Lawrence Kasdan (Les copains d'abord)... Et si le style et le ton diffère sensiblement de ce qui avait été fait dans les années '70, les films s'avèrent tout aussi pertinents, originaux et maîtrisés.

L'influence du reaganisme est perceptible dans les films d'action et d'aventure, où l'on diabolise encore volontiers le bloc soviétique. Mais souvent les relations Est-Ouest sont traitées avec beaucoup plus de nuance, Hollywood n'étant pas particulièrement favorable à un rapprochement avec Washington où siège alors un ex-acteur aux sympathies maccarthystes.

Autre genre en plein essor : le film d'horreur et plus particulièrement les violents slashers. La plupart de ces films ont eu vite fait d'enrichir le cinéma de nouvelles icônes, comme Freddy ou Jason. La plupart des réalisateurs font honneur à la mauvaise réputation du genre, mais certains, tels David Cronenberg (La mouche) et Michael Wadleigh (Dieu ou diable ?), ont tenté d'en tirer un réel potentiel artistique.

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