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66e Festival de Cannes : une compétition très franco-américaine

Publié le 18 avril 2013 dans Festivals

La présentation de la sélection officielle du 66e Festival de Cannes est venue mettre fin aux rumeurs et spéculations diverses. Comme souvent, les deux principaux contingents sont américains (six films) et français (huit films). Mais à travers les réalisateurs, la "Route 66" de Cannes est réellement internationale. Du 14 au 26 mai, elle passera par tous les continents, ne serait-ce qu'en une étape.
On était déjà fixé de longue date sur point de départ et sa ligne d'arrivée : Gatsby le Magnifique de Baz Luhrmann en ouverture et Zulu de Jérôme Salle en clôture. A propos de conduite – ou de drive - on attendait Nicolas Winding Refn et Ryan Gosling de retour avec Only God Forgives. Sans surprise, ils sont sur la ligne de départ.

Et si personne ne le dit franchement, tout le monde a quand même un petit oeil sur le trophée. La palme d'or, certains l'ont déjà décrochée, et quatre des sélectionnés pourraient même prétendre intégrer le club encore relativement fermé "des huit", ceux qui l'ont obtenue deux fois (comme les frères Dardenne). Cette année, les prétendants au doublé sont Roman Polanski avec La Vénus à la fourrure, Joel Coen, avec son frère Ethan, pour Inside Llewyn Davis, mais surtout Steven Soderbergh : une deuxième Palme d'or décernée à ce dernier prendrait une dimension autrement symbolique, puisque Behind the Candelabra (Ma vie avec Liberace) est annoncé comme l'ultime film de celui qui fut adoubé d'une Palme d'or avec son premier long métrage, Sexe, mensonges et vidéo, il y a vingt-quatre ans déjà. Selon Thierry Frémaux, le réalisateur américain ne souhaitait pas être présent en compétition. Mais le délégué général a eu raison de ses réticences.. 
L'Iranien Asghar Farhadi avec Le Passé et l'Américain James Gray, avec The Immigrant, étaient régulièrement cités comme prétendant à une sélection en compétition. Sans surprise, ils ont été retenu par le délégué général du Festival Thierry Frémaux. James Gray aura même la particularité cette année d'être au générique d'un autre film de la sélection, puisqu'il a écrit le scénario de Blood Ties de Guillaume Canet, présenté hors compétition.
Habitué des marches, Arnaud Desplechin revient avec son film américain, Jimmy P. (Psychotherapy of Plains Indian) avec Benicio Del Toro et Mathieu Amalric. Paolo Sorrentino, lui aussi coutumier du festival, assure la présence récurrente de l'Italie avec sa cinquième sélection à l'officielle. Deux ans après le remarquable This Must Be the Place, il revient avec La Grande Bellezza.

Contrairement aux apparences, François Ozon n'est pas plus un habitué : seul son Swimming Pool (2003) avait déjà eu les honneurs d'une sélection en compétition. Il revient cette année avec Jeune et Jolie, quelques mois seulement après la sortie de Dans la maison. Alexander Payne décroche, lui, sa première sélection en compétition avec Nebraska - même s'il fut déjà membre du jury l'année dernière. De même, Abdellatif Kechiche, adoubé à Venise avec La graine et le mulet, décroche enfin une sélection cannoise pour son adaptation de la bande dessinée La vie d'Adèle, avec Léa Seydoux. Première sélection aussi – et premier film - pour Arnaud des Pallières et son Michael Kohlhaas. Fêtant également sa première sélection en compétition à Cannes, la comédienne Valeria Bruni-Tedeschi aura la distinction d'être la seule femme réalisatrice de cette sélection, avec Un château en Italie.
Les Japonais Takashi Miike et Kore-Eda Hirokazu, dans des registres radicalement différents, sont eux, par contre, des réguliers de Cannes. Le Chinois Jia Zhangke avait, lui, présenté 24 City en 2008, et I Wish I Knew en 2010. On le retrouve en compétition avec A Touch of Sin.

Seul réalisateur africain, le Tchadien Mahamat-Saleh Haroun retrouve lui aussi la compétition : trois ans après son Prix du Jury pour Un homme qui crie, il présente Grigris. Même exclusivité de représentation géographique, pour le Mexicain Amat Escalante et son Heli, autour des narcotrafiquants. Alex Van Warmerdam marque le retour du cinéma hollandais avec Borgman, coproduit en Belgique – tout comme La vie d'Adèle d'Abdellatif Kechiche. Une Belgique qui n'envoie cette année aucun réalisateur en compétition, ni dans la section Un Certain Regard. Mais qui ne sera pas totalement absente des écrans : Matthias Schoenaerts, déjà célébré l'année dernière sur la  Croisette, est à l'affiche du film de Guillaume Canet. Et la jeune comédienne Pauline Burlet tient un rôle aux côtés de Bérénice Bejo et Tahar Rahim dans Le Passé d'Asghar Farhadi.  
A.Lo.

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