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"Tant qu’on peut faire souffrir un copain, on est ravi !"

Publié le 13 février 2013 dans Actu ciné

Alain Chabat, “cavalier du dimanche” à la ville et parieur invétéré dans Turf. Entretien
Alain Chabat ne remplacera sans doute jamais Jean Rochefort comme consultant équestre pour les Jeux Olympiques. En dépit de sa prestation dans Turf en kiné propriétaire d’un canasson qui traîne autant la patte que la langue, il n’y connaît pas grand-chose en chevaux.

Je suis un cavalier du dimanche, lance-t-il joyeusement. J’aime bien monter mais c’est à peu près tout ce que j’y connais…

Vous parlez à votre monture, comme on le voit à l’écran ?
Bien sûr, ça marche ! Avec tous les animaux et même les plantes, on sait que cela donne des résultats. Le cheval sent si vous êtes nerveux ou calme. Dans Turf, la scène de psychanalyse est à la fois marrante à jouer et absurde. Comme on a fait de la peine à ce cheval, il faut s’excuser auprès de lui !

Vous pariez parfois sur des chevaux ?
Non. On l’a fait sur le tournage pour s’amuser, mais c’est tout. Mais je ne suis pas loin de mon personnage : je pourrais jouer pour être avec mes copains et je choisirais n’importe quoi comme numéro : le nombre de pages d’un livre, l’heure, une date d’anniversaire… Je ne suis pas du tout parieur. Le dernier pari que j’ai fait, cela devait être à l’école primaire…

Sur le tournage, vous vous êtes pris pas mal de gamelles…
(Rire) “Oui ! C’est marrant, hein ! C’est amusant de se jeter sur une tente et de tomber. C’est ce que font les mômes quand ils jouent aux cow-boys en faisant semblant d’être morts. C’est un des très bons côtés de ce boulot.

Vous aimez toujours autant le premier degré ?
Oui, il n’y a que ça qui me fait rire. J’aime quand c’est vrai et que tout le monde est à fond au premier degré. D’ailleurs, Edouard Baer et les autres se marraient bien quand je tombais : tant qu’on peut faire souffrir son copain, on est ravi ! On formait une bonne bande de potes.”

Avec Edouard Baer et Gérard Depardieu, vous reformiez la bande d’Astérix…
On a eu la chance de partager cette aventure-là. C’est très agréable de tourner avec une bande de bons camarades. Eux, ils sont très faciles à vivre, très différents et très intéressants. Fabien Onteniente a ce talent de réunir sur une même affiche des comédiens avec des univers très différents. C’est très agréable. J’aime m’ouvrir, ne pas avoir d’œillères.”

Il paraît que vous avez des mains magiques. C’est vrai ?
J’ai pris quelques cours avec un ostéopathe. Dans une scène, je manipule Edouard et je n’avais pas envie de lui faire mal. Il en avait l’air très content. Il m’a dit : J’aime bien, tu as une vraie poigne et en même temps une grande douceur.” (Rire.)

Si je vous dis : “Le glaive tombe toujours sur la tête de celui qui a peur”, que répondez-vous ?
Je dirais : Mais qu’est-ce que c’est que ce proverbe pourri mais drôle ? C’est une trouvaille de Fabien Onteniente qui aime les dictons qui servent d’excuses bidon. Jour de perte, veille de gain, par contre, cela reflète bien la mentalité des turfistes qui flambent. Certains sont plus attirés par l’excitation du jeu que par le gain.

Dans Prête-moi ta main, vous étiez déguisé en fan d’Abba ou d’Indochine. Ici, vous vous faites insulter de Nana Mouskouri !
La musique est très importante. Mais je ne suis pas d’accord avec vous. Elle a une très belle voix et est très jolie. C’est un compliment de se faire traiter de Nana Mouskouri.”

Pourquoi vous propose-t-on si rarement de jouer, comme ici, les séducteurs ?
Ce ne sont pas des rôles qui m’excitent. C’est plus marrant de jouer les baltringues, les mecs avec des failles que les personnages parfaits.


Patrick Laurent




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