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“On n’est pas des provocateurs” !

Publié le 5 décembre 2012 dans Actu ciné

Kad et Olivier estiment “qu’on ne peut pas déconner sur tout avec tout le monde”.
On devrait inventer un César rien que pour Kad et Olivier. Celui du meilleur titre de film. Avec Mais qui a re-tué Pamela Rose ?, ils l’emporteraient les doigts dans le nez. Rares sont les intitulés qui, à eux seuls, donnent envie de se rendre dans une salle de cinéma. Tout en ne trompant pas sur la marchandise : ce gros délire est avant tout destiné aux fans d’humour absurde désireux de rire de bon cœur sans se poser trop de questions.

“On s’est avant tout fait plaisir,
explique Olivier Baroux. Mais on n’a pas carte blanche comme ça à chaque film. On est responsables de tout, que ce soit un succès ou une gaufre.”

Les références du premier film, comme Twin Peaks ou Starsky et Hutch, sont dépassées…
“C’est vrai, mais depuis, il y a eu beaucoup de séries américaines comme 24 heures ou Homeland, qui parlent beaucoup du gouvernement américain, ajoute Kad Merad. Mais c’est notre mise en scène, proche de ce qu’on faisait à Comédie.”

Plus personne ne se permet de délirer comme ça…
Kad : “Nous, on parle aux gens, on lit le scénario pendant le film, on se permet des apartés. C’est ce qu’on aime dans l’humour, jouer avec les codes du cinéma et montrer notre amour du cinéma.”
Olivier : “On est dans la même énergie qu’Hazanavicius qui rend hommage au cinéma muet en noir et blanc avec The artist.”
Kad : “Je pense même qu’on va avoir un Oscar…” (Rire.)

Vous vous êtes refusé quelque chose ?
Kad : “On a toujours eu cette autocensure. Même pour les sketches à la télé. Il y a des choses qui ne peuvent être projetées à des gens d’opinions politiques différentes, on ne peut pas déconner sur tout avec tout le monde. On n’est pas dans la lignée des provocateurs.”

En tant que réalisateurs, est-ce que vous avez imposé à l’autre des choses qu’il n’avait pas envie de faire ?
Olivier : “Non. Jamais. Pas de coup bas.”
Kad : “C’est tellement une horlogerie fine, la comédie, qu’on ne peut se le permettre.”
Olivier : “Lingerie fine, non ?” (Sourire.)


En tant qu’acteurs, vous vous reprendriez comme réalisateurs ?
Olivier : “Oh oui ! On s’engagerait tout de suite. Mais on se paierait plus cher.”
Kad : “C’est notre bébé. On est immergés dans cet univers-là. Depuis longtemps. Les sketches qu’on fait depuis 20 ans, c’est Pamela Rose : l’absurde, le potache, c’est régressif, un peu tordu.”
Olivier : “C’est comme une planète parallèle à la Terre, où tout est identique mais différent : les gens ne réagissent pas de la même manière. On aime le non-sens.”


Au bout d’une heure, vous dites que vous avez un mauvais pressentiment et vous vous demandez ce qui va arriver…
Olivier : “C’est une référence au cinéma : normalement, dans la dernière demi-heure arrive la course-poursuite, l’ultime révélation.”
Kad : “Dans le premier, on avait envoyé un générique de fin en cours de film. Ici, on se demandait ce qu’on pourrait faire pour arrêter le film. Et on s’est dit que les personnages allaient trouver bizarre que tout soit déjà résolu. Normalement, il devait encore nous arriver quelque chose. Mais il y a du déchet, vous savez. 80 % de ce qu’on écrit…”


Vous avez plus de moyens pour ce film ?
Olivier : “Non. 6 millions pour le premier et 8 pour le deuxième. À euros constants, c’est à peu près la même chose.”

Patrick Laurent



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