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Le demi-siècle de 007 : James Bond de A à Z

Publié le 5 octobre 2012 dans Actu ciné

Le 5 octobre 1962, James Bond apparaissait au grand écran. Vingt-trois films, six acteurs, près de 11 milliards de dollars de recettes. Évocation
Anniversaire.
James Bond a 50 ans au cinéma. Côté littérature, il fêtera ses 60 ans l’année prochaine. A l’état civil, Bond a une trentaine d’années dans le premier roman ("Casino Royale", 1953). A l’écran, Sean Connery avait 31 ans quand il interpréta le personnage pour le première fois, George Lazenby 29, Roger Moore 45 (et 57 quand il arrêta !), Timothy Dalton 41, Pierce Brosnan 42 et Daniel Craig 38. Soit, une moyenne de 37,5 ans

Box-office.
En dollars ajustés, les vingt-trois James Bond ont rapporté près de 11 milliards de dollars, ce qui en fait la saga la plus rentable de l’histoire.

Compositeurs.
La musique qui accompagne le prégénérique de la série (à l’exception de "Vivre et laisser mourir") a été composée par Monty Norman et orchestrée par John Barry. Ce dernier a signé la musique originale de onze films de la franchise.

Dérivés.
Le succès de "Dr No" engendra entre 1962 et 1966 une vingtaine de films d’espion. L’un des producteurs des Bond lança même une série avec un espion "réaliste", Harry Palmer (Michael Caine). Les Américains répliquèrent avec Matt Helm (Dean Martin) et Flint (James Coburn), les Français avec OSS 117 ou le Tigre. Il y eut aussi des parodies, dont "Austin Powers" ou "Johnny English".

Eon Productions.
Eon (pour Everything Or Nothing - Tout ou Rien) fut créée en 1961 par les producteurs Albert R. Broccoli et Harry Saltzman afin de produire les James Bond. C’est alors une filiale de Danjaq, le holding qui, avec United Artists, gère les droits de la franchise. En 1975, après neuf James Bond, Harry Saltzman revendit ses actions à United Artists (distributeur des films de la série). En 1996, à la mort d’Albert R. Broccoli, sa fille Barbara et son gendre Michael G. Wilson prennent sa succession.

Fleming, Ian.
Le créateur de James Bond, né le 28 mai 1908, décédé le 12 août 1964, moins d’un mois avant la première de "Goldfinger", le troisième film de la série, qui allait marquer véritablement le début de la Bondmania. Si Fleming a profité du succès de ses romans, il n’aura donc pas assisté à la renommée internationale de son héros.

Glen, John.
Le réalisateur qui a signé le plus de Bond : cinq au total, de "Rien que pour vos yeux" (1981) à "Permis de tuer" (1989). Cet habile technicien s’est contenté de reproduire la recette avec plus ou moins d’efficacité. Depuis, chaque film a été confié à un réalisateur différent, s’étant généralement distingué dans le cinéma commercial d’action.

Hamilton, Guy.
Réalisateur de quatre James Bond. On lui doit notamment le troisième épisode, "Goldfinger" (1964), qui imposa la franchise sur le marché international (en dollars ajustés, "Goldfinger" reste le James Bond le plus profitable de la série avec 794 800 903 dollars de recettes).

Influence.
Dans son style, "Dr No" (1962) s’inspirait ouvertement de "La mort aux trousses" d’Alfred Hitchcock : glamour, femme fatale, héros jouisseur et élégant, enchaînement de scènes d’action, pointe d’humour. Cary Grant fut d’ailleurs le premier acteur approché pour incarner 007.

James Bond Girl.
Blondes, brunes, rousses, un accessoire parmi d’autres mais indissociable de l’univers bondien, plus machiste que glamour. Avec le temps, elles ont pris de la couleur, Bond devenant moins raciste dans ses choix. 007 utilise son sexe comme une arme idéologique : lorsqu’il remet la belle dans le droit chemin après une partie de jambes en l’air, celle-ci a droit à une seconde chance. Celles qui lui résistent ou demeurent fidèles à l’ennemi sont condamnées à mourir.

Kennedy, John Fitzgerlad.
Le président américain a contribué à la publicité de James Bond en déclarant en 1961, l’année de la mise en production de "Dr No", que "Bons Baisers de Russie" était un de ses romans préférés de l’année.

Longévité.
Cinquante ans, vingt-trois films : la saga Bond est la plus longue de l’histoire du cinéma - et ce n’est pas fini...

M
Le boss de Bond fut incarné de 1962 à 1979 par Bernard Lee (onze films), puis Robert Brown de 1983 à 1989. En 1995, la production féminisa le personnage en confiant le rôle à Judi Dench. Originalité : celle-ci conserva son poste alors même que "Casino Royale" (2006) faisait repartir la franchise à zéro.

Niven, David.
Un autre Bond, non officiel, qui incarne le "premier" 007 dans la version parodique de "Casino Royale" (1967) de John Huston. Les droits d’adaptation avaient été vendus au producteur Gregory Ratoff par Fleming en 1955, avant ceux de l’entièreté de la franchise à Eon.

On Her Majesty’s Secret Service.
Qui aurait cru qu’un demi-siècle après le début de la franchise, celle-ci soit restée la même ? Elisabeth II a survécu à six Bond de cinéma. Elle en a anobli deux (Sir Sean et Sir Roger) et est même devenue à son tour James Bond Girl, dans la séquence désormais culte où Daniel Craig est venu la chercher à Buckingham pour l’ouverture des Jeux olympiques.

Procès.
Le script qui devait inaugurer la série des James Bond à l’écran, "James Bond, agent secret", fut écrit par Kevin McClory. Le projet avorta, mais Ian Fleming en réutilisa des éléments dans son roman "Opération Tonnerre" (1963). Kevin McClory attaqua successivement Fleming et Eon Productions en justice pour faire reconnaître sa paternité sur le script. Au final, celui-ci lui permit de produire "Jamais plus Jamais" (1983) à partir de son scénario initial.

Q
Il apparaît dans "Bons Baisers de Russie" (1963), sous les traits de Desmond Llewelyn, qui tint le rôle dans dix-sept Bond jusqu’à sa mort en 1999. Ben Whishaw incarne un jeune Q dans "Skyfall".

Réalisateur.
Jusqu’en 1989, se sont succédé une poignée de réalisateurs liés à la saga depuis les origines, John Glen détenant le record avec cinq films à son actif - de "Rien que pour vos yeux" (1981) à "Permis de tuer" (1989). Depuis "Golden Eye" (1995), chaque film est confié à un réalisateur différent, toujours originaire du Commonwealth (comme les acteurs), et plutôt issu du cinéma commercial. Sam Mendes, qui vient de réaliser "Skyfall", est le premier "auteur" à œuvrer sur la franchise.

SPECTRE.
Dans les romans, écrits en pleine Guerre froide, Bond affronte directement le bloc de l’Est et ses séides. Au cinéma, dès "Dr No", les producteurs dépolitisent le contexte, en utilisant le SPECTRE, une multinationale du crime, dont les chantages et menaces diverses s’exercent autant sur l’Ouest que sur l’Est.

Tueurs.
Bond en a affronté une kyrielle au cours de sa carrière. Certains de leurs interprètes, comme Benicio del Toro ou Famke Janssen, ont réussi un belle carrière au cinéma. D’autres ont marqué la légende de la saga, comme Oddjob ("Goldfinger") ou Jaws, le seul à être apparu dans deux films ("L’espion qui m’aimait" et "Moonraker").

Ursula Andress.
La première James Bond Girl. Une chute de reins, une poitrine opulente, un bikini blanc et une chanson : une légende était née.

Vesper ou Vesper Martini Dry.
Le cocktail favori de James Bond : secouez au shaker (pas à la cuillère), six mesures de gin, deux de vodka et une de Lillet blanc, versez dans un verre à Martini glacé et garnissez de deux olives vertes sur un pic.

Walther PPK 7,65 milimètres.
L’arme de Bond dans les films. Dans les romans, un Beretta 6,35 milimètres.

X
Les James Bond n’ont jamais été classés "X". Mais ils furent catalogués aux Etats-Unis "PG" - pour Parental Guidance Suggested - en raison de la violence et de la sexualité suggérée. Depuis "Permis de tuer", ils sont interdits aux moins de 13 ans.

Young, Terence.
Le premier réalisateur de James Bond avec "Dr No", qui a signé deux autres épisodes ("Bons Baisers de Russie" (1963) et "Opération Tonnerre" (1965). Il a choisi la garde-robe de James Bond et a fixé l’esthétique ainsi que le rythme des premiers Bond, imposant avec le monteur Peter Hunt le "jump cut" (couper les dernières images d’un plan) et les accélérés dans les bagarres.

Zorin, Max.
Le méchant de "Dangereusement vôtre" (1985) veut obtenir le monopole du marché des microprocesseurs en ravageant la Silicon Valley. L’air du temps a toujours influencé les scénarios des films, de "Goldfinger" (1964), s’inspirant du casse du train postal Glasgow-Londres, à "Quantum of Solace" (2008), avec son multimillionnaire Dominic Greene, qui spécule sur la pénurie d’eau en Amérique latine.


Alain Lorfèvre



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