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Décès de Nora Ephron, la reine de la comédie romantique américaine.

Publié le 27 juin 2012 dans Actu ciné

La réalisatrice de "Nuits blanches à Seattle" est décédée mardi à New York à l'âge de 71 ans.
L'Américaine Nora Ephron, une ancienne journaliste devenue reine de la comédie romantique à Hollywood, en signant notamment "Quand Harry rencontre Sally" et "Nuits blanches à Seattle", est décédée mardi à New York à l'âge de 71 ans. Son fils Jacob Bernstein a précisé au New York Times qu'elle était décédée mardi soir d'une pneumonie, consécutive à une leucémie. Le maire de New York Michael Bloomberg, a déclaré dans la soirée que "la mort de Nora Ephron (était) dévastatrice pour la communauté artistique de New York. De ses débuts dans la presse new-yorkaise à ses grands succès hollywoodiens, Nora a toujours aimé les bonnes histoires new-yorkaises et elle les racontait comme personne", écrit-il dans un communiqué.

Dans l'après-midi, anticipant l'annonce du décès, Liz Smith, une amie de la scénariste, avait écrit sur son blog, spécialisé dans les spectacles: "Je ne dirai pas "Repose en paix", je demanderai juste: "Comment diable allons-nous faire sans toi ?".

Journaliste, essayiste, écrivain, scénariste, productrice et réalisatrice, Nora Ephron avait écrit et réalisé en 2009 son dernier film, "Julie et Julia", qui réunissait tout ce qu'aimait cette femme au large sourire et au grand sens de l'humour: le cinéma, l'écriture et la bonne chère. Elle y retrouvait son amie Meryl Streep dans le rôle de Julia Child, la grande vulgarisatrice de la cuisine française aux Etats-Unis, offrant à l'actrice une nomination à l'Oscar et récoltant un beau succès au box-office. Les deux femmes se connaissaient bien. En 1983, après une carrière de journaliste et d'essayiste à succès, Nora Ephron avait placé auprès de Mike Nichols son premier scénario, "Le mystère Silkwood", dont Meryl Streep interprétait le rôle principal. Le film vaudra à la scénariste sa première nomination à l'Oscar.

Trois ans plus tard, le trio Ephron-Streep-Nichols se reformait pour "La brûlure", adaptation pour le cinéma du livre écrit par Nora Ephron sur son mariage orageux avec son deuxième époux, Carl Bernstein, l'un des deux journalistes qui révélèrent le scandale du Watergate. Car avant de se consacrer au cinéma, cette femme au caractère bien trempé, née à New York en 1941, avait baigné dans le journalisme -- le journalisme des années 60, dont elle se plaira plus tard à dénoncer la misogynie. New York Post, New York Magazine, Esquire, New York Times Magazine... elle écume toutes les grandes rédactions, écrit parallèlement des essais à succès, et devient l'une des plumes humoristiques les plus en vogue.

Mais c'est le cinéma, et notamment la comédie romantique, qui apportera le succès à Nora Ephron. A une époque, les années 80, où la place des femmes à Hollywood est encore réduite à la portion congrue, elle réussit à s'imposer peu à peu, d'abord comme scénariste, puis comme réalisatrice et productrice. En 1989, elle signe ainsi "Quand Harry rencontre Sally", réalisé par Rob Reiner. Le film, gros succès au box-office nord-américain, propulse Meg Ryan dans la liste des actrices les plus courtisées d'Hollywood et rapporte à Nora Ephron sa deuxième nomination à l'Oscar. Les deux femmes se retrouvent quatre ans plus tard pour un autre succès, "Nuits blanches à Seattle" -- que Nora Ephron écrit et réalise -- qui consacre le couple Meg Ryan-Tom Hanks sur grand écran et vaut à son auteur sa troisième nomination à l'Oscar.

Meg Ryan et Tom Hanks se retrouveront en 1998, toujours sous la direction de Nora Ephron, dans "Vous avez un message". La scénariste n'avait jamais complètement abandonné le journalisme, collaborant régulièrement au média en ligne Huffington Post. Elle avait aussi publié en 2010 un recueil d'essais, "I remember nothing" (Je ne me souviens de rien) dans lequel elle évoquait la vieillesse et l'approche de la mort. A un journaliste du journal en ligne Salon, qui lui demandait à cette occasion si elle avait un regret dans la vie, Nora Ephron avait répondu: "Je pense juste que j'aurais pu être plus gentille". Avant de relativiser, avec une pirouette: "La belle affaire !"

(AFP)

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