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Des vacances pour Robert De Niro

Publié le 12 mai 2011 dans Actu ciné

Avec Robert De Niro, le Festival de Cannes s’est offert un des présidents du jury les plus prestigieux qui soient. Mais aussi un des moins bavards. Avec lui, tout (ou presque) passe par les moues. Et il suffit de jeter un œil à sa mine dépitée pour bien comprendre à quel point la rencontre avec la presse constitue le plus gros point noir de son règne cannois. Pas sûr que les discussions seront très animées, le 22 mai, lorsqu’il s’agira de décerner la Palme d’or. La star de 67 ans est économe de ses mots. Et dissuade assez facilement, d’un seul regard de mafioso, d’aller plus loin dans la conversation.

Difficile d’imaginer ce qui l’a poussé à accepter la fonction. Ses réponses sont en effet courtes, souvent répétitives et parfois un peu surréalistes. “Je ne sais pas vraiment ce que je recherche dans un film, explique-t-il avec cette voix qui donne froid dans le dos. Je suis là, on va regarder des œuvres, et puis on verra bien ce qui se passe. Je suis impatient de commencer à les visionner. Voir vingt films en si peu de temps, c’est assez inhabituel. Mais comme je n’aurai rien d’autre à faire, je prends ça un peu comme des vacances. Un privilège.”

Après cette première tirade, estimant sans doute déjà avoir tout dit, il se contentera de réponses plus brèves. Eh oui, c’est possible… Mais, au moins, ont-elles le mérite de la franchise. Les récompenses ne l’ont jamais fait fantasmer. Et il ne change pas son discours alors qu’il sera amené à en distribuer. “Il y a du pour et du contre”, lâche-t-il avant de se rendre compte que c’est un peu court. Même pour lui. “Pour certains, c’est une bonne chose. Mais d’autres auraient mérité des prix qu’ils n’ont pas eus. Ils peuvent aider à attirer l’attention sur un film et un réalisateur. C’est la manière officielle de le faire. Quoi qu’on en dise, les récompenses signifient quelque chose. Même si certains les méritent sans les recevoir.”

Compte-t-il imposer une ligne directrice ? “Non. On respectera quelques règles sur base des années précédentes.” Ne risque-t-il pas d’être influencé par ses amitiés ? “Peut-être que oui, peut-être que non. Il se peut que quelqu’un apprécie beaucoup un film que les autres n’aiment pas. Mais je ne sais pas s’il pourrait convaincre les autres… Cela risque de devenir un peu politique, mais on verra.” Et quelle est sa définition du bon film ? “On le saura quand on les aura tous vus.” On comprend qu’on lui ait confié tant de rôles de parrain taiseux…

Patrick Laurent - DH

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