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Cannes 2011 : les chroniques de Nicolas Gilson

Publié le 11 mai 2011 dans Actu ciné

- Vendredi 20/5 : Après l’Ouverture, la Fermeture !

Les sections parallèles ferment leurs portes ! La Semaine de la critique s’est clôturée hier avec la projection de POURQUOI TU PLEURES de Katia Lewkowicz – le film qui ouvrira le prochain Festival du Film Européen de Bruxelles le 22/06. Récompensé par le prix de la SACD, TAKE SHELTER de Jeff Nochols (très cool et sympathique) remporte le Grand Prix Nespresso remis par le jury présidé par Lee Chang-dong qui a accordé une mention spéciale à SNOWTOWN de Justin Kurzel. Le Grand Prix du court métrage revient à BLUE de Stephan Kang tandis que le délicieux DIMANCHES de Valéry Rozier s’est vu décerné le Prix Découverte Kodak. La Palmarès complet de la Semaine composent le programme de la journée.

Du côté de la Quinzaine, ce vendredi marque l’avant dernier jour des projections. A la suite de la remise des prix, LES GEANTS de Bouli Lanners connaîtra sa première mondiale. Après l’ouverture, la Belgique s’offre la clôture ! L’édition 2011 de cette section a plus que mis notre cinéma à l’honneur, tout en louant sa diversité : LA FEE, BLUE BIRD et LES GEANTS proposant des univers singuliers comme autant de possibles cinématographiques.

Sean Penn à l’affiche de THE TREE OF LIFE de Terrence Malick mais coupé au montage, le réalisateur lui préférant son délire visuel, vient défendre THIS MUST BE THE PLACE, premier film en anglais du réalisateur italien Paolo Sorrentino. Si le film ne séduit guère, l’acteur y est brillant ! Un autre film sans grand intérêt est au programme de la Compétition ce jour : DRIVE de Nicolas Winding. Proche de la série b, malgré une riche photographie, le film manque de radicalité et d’originalité.

Le festival touche à sa fin. Et la traditionnelle leçon de cinéma prend place. Cette année c’est l’acteur du mythique A CLOCKWORK ORANGE (ORANGE MECANIQUE) de Stanley Kubrick, Malcolm Mc Dowell qui reviendra sur sa carrière en l’illustrant au travers de nombreux extraits de films.



- Jeudi 19/5 : Stop Au Supplice

Est-il possible de souffrir le cinéma asiatique ? Une horrible impression de rester sur la touche à chacune des projections s’inscrit. Serait-ce dû à un problème de code culturel ou à la qualité des films – enfin au manque d’intérêt qu’ils suscitent ?

Malgré ses brèves 91 minutes, le film HANEZU NO TSUNI de Naomi Kawase, présenté hier en Compétition Officielle, qui nedémarre jamais vraiment, semble interminable. La dimension poétique est claire mais jamais la réalisatrice ne parvient à nous emporter dans le lyrisme qui pourtant vomit de part en part. Avec KOI NO TSUNI (étrange ressemblance), Sion Sono, programmé pour la première fois à Cannes, en Séance Spéciale de la Quinzaine, nous invitait à vivre une toute autre aventure, loin d’être poétique. Mais celle-ci, bien que sulfureuse, est tellement vaporeuse qu’il fallait être masochiste pour y pénétrer sans somnoler. C’est que le film tiendrait à être raccourci. Ce qui est d’ailleurs prévu puisque la version commerciale du film compte 35 minutes de moins. Et sur 143 minutes ce n’est pas rien ! La version longue du film a en fait connu hier son unique projection. Une volonté des organisateurs, le réalisateur lui-même lui préférant la version « courte ». Rage ! Pourquoi nous confronter à cette version diffuse et inaccessible ? Un univers est là, drôle et excitant… mais assomant.

Aujourd’hui, en Compétition Officielle, le film de Takashi Miike, ICHIMEI, est également à découvrir dans sa version longue. Alors que la version commerciale du film, achetée dans de nombreux pays, dont la Belgique, est plus courte. Il s’en suit que la première moitié du film est tellement éprouvante que quitter la salle apparaît être la seule solution. Un film en 3D sans effet et sans intérêt… Avis aux amateurs !



- Mercredi 18/5 : De l’Importance du Public ?

Cannes s’éveille à peine, de toutes parts des gens apparaissent, le plus souvent un badge autour du cou où un carton qui réfléchit le soleil en main. Ils avancent, presque automatiquement, formant des lignes comme autant d’autoroutes invisibles qui toutes conduisent à un même point : le Palais des Festivals.

Il est à peine 7h30 et déjà un groupe s’est formé devant l’entrée dont les portes n’ouvriront pourtant que dans une heure. La foule agglomérée est divisée en plusieurs troupeaux. Le principal se presse devant l’accès à la Salle Lumière, dont l’ouverture est imminente, avec l’arrogance des vainqueurs ou des élus, le sésame argenté dans la main. Un deuxième troupeau s’agite quelques mètres avant. Il fait presque barrière à ceux qui s’agglutinent contre le premier. Nulle arrogance n’est perceptible. L’orgueil de chacun est caché derrière un panneau tenu fermement ou une feuille agitée sur lesquels s’inscrit, en de multiple variations, le mot INVITATION. Supplice de la supplication.

Mais la majorité des fourmis n’y prête pas attention. Elle avance machinalement au-delà de ces troupeaux afin d’en former d’autres. Sur sa route pourtant des électrons libres de la deuxième catégorie tentent d’obtenir l’objet de leur convoitise. La presse se presse, il importe d’être aux premières lignes, seule garantie de voir le film projeté. Pourtant le matin le filtre n’est pas le même : la hiérarchie établie par la pyramide des accréditations, bien qu’elle favorise les élus, permet à tous d’avoir accès à la projection convoitée… par ordre d’arrivée – à chaque heure, chaque salle leur spécificité. Les invités et les journalistes, parqués dans leurs lignes de départ, s’empressent et se bousculent – certains y perdent des plumes. Et une question se formule : Le Festival de Cannes accorde-t-il une réelle importance au public ?

Chaque séance, de chaque section est source d’interrogation – malgré l’ouverture et la décentralisation de la Quinzaine, section parallèle. Le Festival de Cannes, dans sa globalité, définit les gens par castes. Selon la puissance de leur badge ou la longueur du bras de leurs contacts. Les enjeux sont médiatiques et compréhensibles. Il est question aussi d’ancrer plus avant le fantasme du privilège et du prestige. Tout cela fait partie du jeu. Mais le cinéma, au final, n’est-il pas destiné à la publicité, au sens noble du terme ?



- Mardi 17/5 : De Célébration en Célébration

Alors que le Programme Media célébrait hier ses 20 ans d’existence au salon des ambassadeurs et que la Semaine de la Critique fêtait sa cinquantième édition à la villa comerre, les « Magritte du Cinéma » signaient le point culminant de leur promotion cannoise. La Communauté française, sur la terrasse de l’Hotel Radisson, recevait un nombre très limité d’invités auxquels elle chantait les louanges et l’intérêt des « Césars » belges.

Le glamour cannois sera-t-il contagieux auprès du public belge ?

CANNES SOUS LE CHARME DES AMERICAINS

Après Fane Duneway, Bertolucci et Charlotte Rampling, le festival rend hommage à Jean-Paul Belmondo. L’occasion de projeter le documentaire BELMONDO, ITINERAIRE… réalisé par Vincent Perrot et Jeff Domenech.

Toutefois le caractère « people » du cinéma américain semble être la garantie du glamour retrouvé. La starification s’est mué et Cannes semble s’y être parfaitement adapté : après la montée des marches de Brad Pitt et Angelina hier, quelques jours après celle de l’équipe de PIRATTES DES CARAIBES, le cinéma américain est à nouveau à l’honneur. Le premier film de Jodie Foster THE BEAVER, présenté Hors Compétition, fera l’évènement ! Alain Cavalier et PATER, bien que concourant en Compétition Officielle, sont donc relégués à l’arrière-plan avec une projection officielle unique en milieu d’après-midi. Aki Kaurismaki avec LE HAVRE, très applaudi, a pour sa part ouvert la journée et la clôturera.



- Lundi 16/5 : De Grands Noms du Cinéma

Cannes confirme le glamour de cette 64 ème édition. Après la célébration de Fane Duneway, ce sont deux actrices aux carrières fulgurantes qui seront aujourd’hui présentes au festival. Catherine Deneuve, également attendue en clôture du festival, vient présenter, aux côtés du réalisateur Jean-Paul Rappeneau, le film LE SAUVAGE à la section Cannes Classics. A cette même section, Charlotte Rampling sera ensuite mise à l’honneur avec la projection du documentaire de Angalina Maccarone, THE LOOK, dont l’actrice, comme l’indique le nom du film, est le sujet.

A la présence de ces grandes dames du cinéma, toutes deux très populaires, répond celle de Brad Pitt et de Sean Penn venant défendre les couleurs du film de Terrence Mallick, THE TREE OF LIFE. L’autre film présenté en compétition promet déjà d’être sulfureux : L’APOLLONIDE – SOUVENIRS DE LA MAISON CLOSE de Bertrand Bonello porte un titre suffisamment évocateur pour conduire à la fantasmagorie.

Isabelle Huppert est attendue en section parallèle. Elle est en effet à l’affiche de MY LITTLE PRINCESS de Eva Ionesco au programme de la Séance anniversaire de la Semaine de la Critique.

Un Certain Regard propose deux films attendus : HORS SATAN de Bruno Dumont et le film de Nadine LABAKI, à qui l’on doit CARAMEL, ET MAINTENANT ON VA OU ? Un autre grand nom du cinéma, André Téchiné, ami de Catherine Deneuve, présentera son film IMPARDONNABLE à la Quinzaine – ce qui laisse présager la présence de Carole Bouquet.



- Dimanche 15/5 : Le Gamin sur la Croisette


Tandis que la presse internationale se pressait aux visons de presse du GAMIN AU VELO des frères Dardenne (The Dardenne’s) et que les yeux d’une foule endiablée se tournaient vers la montée des marches de l’équipe de PIRATES DE CARAIBES, la Semaine de la Critique accueillait sa première Séance Spéciale.

Cette unique projection du film WALK AWAY RENEE de Jonathan Couette – très décevant après TARNATION – était précédée d’un court-métrage d’animation co-réalisé par Spyke Jonze et Simon Cahn, MOURIR AUPRES DE TOI. Dans la salle comble, se trouvaient notamment Tilda Swilton, Ezra Miller ou encore Agnès B, co-productrice du film de Caouette ainsi que DE JEUNES GENS MODERNES qui sera projeté en Séance Spéciale à la Quinzaine.

La projection était suivie d’une soirée organisée au pavillon américain à laquelle de nombreuses personnalités du cinéma indépendant « made in USA » étaient présentes, le pavillon semblant être définitivement leur point de chute.

MICHAEL DIVISE

Plus tôt dans la journée, le film MICHAEL de Markus Schleinzer a divisé le public lors de la projection officielle. Très applaudi par certains, hué par d’autres, le film aborde un sujet délicat avec beaucoup de justesse mais autant de froideur. Un premier film intelligent.

Ce dimanche ce sont deux films très attendus qui sont au programme de la Sélection Officielle : THE ARTIST de Michel Hazanavicius et LE GAMIN AU VELO de Luc et Jean-Pierre Dardenne. Deux films très différents. Parmi la multitude des films présentés, deux films retiennent déjà l’attention : PLAY de Ruben Oslund (INVOLUNTARY) présenté à la Quinzaine et, au Certain Regard, HALT AUF FREIER STRECKE de Andreas Dresen (WOLKE 9).



- Samedi 14/5 : Cannes Chante la Diversité


Le cinéma « queer » est d’actualité ce samedi, après avoir été célébré au pavillon américain hier, avec la projection en Séance Spéciale à la Semaine de la Critique du film WALK AWAY RENEE de Jonathan Caouette dont TARNATION, sa première réalisation, avait impressionné la Croisette et Sundance il y a quelques années.

Mais l’évènement du jour est sans conteste la présentation en Sélection Officielle, Hors Compétition, du nouveau volet de PIRATES DES CARAIBES. Une projection qui lève un rideau d’ombre sur le second premier film présenté en Compétition, MICHAEL de Markus Schleinzer, ainsi que sur HEARAT SHULAYIM de Joseph Cedar, sans parler du film de Robert Guédiguian présenté au Certain Regard, LES NEIGES DU KILIMANDJARO.

Et si un vent de folie entoure la présence de Johnny Depp et Penélope Cruz, il n’empêchera BOLLYWWOD d’être mis à l’honneur. Aussi, peut-être plus que les autres jours, le Festival de Cannes chante la diversité !

CECI N’EST PAS UNE CEREMONIE

Le pavillon américain, voisin du pavillon belge où se tenait la soirée de Wallimage, a organisé sa traditionnelle soirée « queer ». Le line-up de cette soirée comptait notamment John Cameron Mitchell, le réalisateur de RABBIT HOLE, SHORTBUS et HEDWIG AND THE ANGRY INCH. Une soirée ouverte où l’on a pu croiser plusieurs visages connus (notamment Ezra Miler, le Kevin « we have to talk about »), des organisateurs de festivals « queer » ainsi que des membres du jury de la Queer Palm.

A un jet de pierre donc, Wallimage célébrait le cinéma « made in Wallonia »… de manière peu commune. En faisant allusion à une citation mythique. Une citation aux multiples variantes qui représente souvent notre pays de part le monde. Une citation qui correspond sans doute très bien à une situation politique mais qui devient bancale lorsqu’elle est apposée sur une baraque à frites en bord d’eau à Cannes. Lorsque Magritte apposa « Ceci n’est pas une pipe » sur un tableau représentant une pipe, ne soulignait-il pas le contraste magique qui existe entre l’objet et sa représentation ? Mais qu’importe car le contraste est là. Aux strass et aux paillettes les autorités de Wallimage ont répondu par des cornets de frites et des fricadelles. Une touche d’humour qui amuse de nombreuses personnes et contente bien des estomacs.



- Vendredi 13/5 : Espoir et Enchantement


L’ouverture de la Quinzaine était plus que réussie. Une fée et un pigeon voyageur se sont donné rendez-vous. La fée est arrivée avec trois souhaits à exhausser, le pigeon, lui, en symbolise un poétiquement exprimé par Agnès Varda lors de la remise du 10ème Carrosse d’Or. Le prix a été décerné par la Société des Réalisateurs de Films, mère de la Quinzaine, à Jafar Panahi, le réalisateur devenu la figure emblématique des artistes opprimés.

Le pigeon devient figure d’espoir tandis que la fée invite les spectateurs à pénétrer un univers burlesque et atypique, celui de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy. L’engagement politique et la récréation sont entrés en communion afin de chanter la création cinématographique. Le rire et les applaudissements se sont joints dans un enthousiasme plus que communicatif.

A la fin de la projection l’émotion des réalisateurs était palpable. Alors que l’écho des mains frappées les unes contre les autres semblait sans fin, c’est vers les membres de leur équipe que leurs regards se tournaient, leur offrant les applaudissements. Une intention délicate, sincère et touchante qui donne encore plus de valeur à leur film.

ON EN PARLERA… OU PAS

L’absence d’applaudissement lors de la projection presse de SLEEPING BEAUTY a trouvé une triste confirmation lors de la conférence de presse du film qui a été plus que désertée par les journalistes. Et ce n’est pas la rencontre avec Angelina Jolie, Jack Black et Dustin Hoffman, venus pour la pré-promotion de Kung-Fu Panda 2, organisée en marge du festival, qui peut à elle seule expliquer cela.

Par contre, WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN, semble en avoir séduit plus d’un et propulse d’emblée Tilda Swilton dans les favorites à pouvoir prétendre à un prix d’interprétation. Si le film, d’une rare sensibilité, est plus que troublant, l’intensité du jeu de l’actrice et son implication sont déroutantes.

Alors que l’on se souvient du boycott de la part des représentants de l’Etat italien l’an dernier, malgré le sélection en Compétition Officielle du film LA NOSTRA VITA, à cause de la programmation hors-compétition du glaçant DRAQUILA, HABEMUS PAPAM de Nani Moretti est très attendu. Non seulement parce que le réalisateur est de retour sur la Croisette mais aussi car son film a pour décor le Vatican…

L’autre film en Compétition Officielle projeté ce vendredi est POLISSE de Maïwenn. Après LE BAL DES ACTRICES, la réalisatrice retrouve Karin Viard, Marina Foïs ou encore Joe Star et dirige une brochette de comédiens tous plus brillants les uns que les autres. Elle propose ainsi un portrait pertinent de la Brigade de la Protection des Mineurs. Son film qui est drôle et grave à la fois tiendrait toutefois à être remonté tant la réalisatrice s’égare au point de perdre ponctuellement verve et justesse.

Nicolas Gilson - ungrandmoment.be



- Jeudi 12/5 : Strass vs. Stress

En quelques heures le visage de Cannes s’est modifié radicalement. Comme chaque année l’excitation suscitée par le festival du film est synonyme d’exaltations plurielles. La veille du « Jour-J », alors que le tapis rouge n’est pas encore déroulé et que les lunettes de soleil sont à peine griffées, tout se met encore en place à l’instar des échelles des fanatiques qui se serrent sur quelques mettre devant la rampe d’accès à un Palais de Festival loin d’être glamour.

Les journalistes s’organisent, depuis le point d’accréditation à l’acclimatation à un jeu de foire devenu commun. La kyrielle d’agents d’accueil et d’hôtesses entrent dans les rangs. Les badauds s’étonnent car il n’y a rien encore de l’imagerie, du mythe cannois. Mais l’habillage continue avant de révéler au « monde entier » l’étiquette de rigueur : en une nuit tout a changé, radicalement. Et alors que le strass pointe le bout de son nez, c’est le stress qui s’inscrit de manière inéluctable.

La foule est au rendez-vous. Les journalistes s’agitent et déjà les cinéphiles s’emballent – à moins que ce ne soit l’inverse. Les professionnels du cinéma, de tous bords et de toutes origines, affluent. La magie de Cannes est là, avec de curieux paradoxes tel celui ancré par la mise à l’honneur d’un cinéma dit d’auteur, quelques fois fauché, et la promotion hallucinante de nombreuses super productions.

D’OUVERTURE EN OUVERTURE

Après l’ouverture officielle du Festival hier – première montée des marches aux côtés de Woody Allen – ce sont celles des sections parallèles qui se succèderont, voire se feront concurrence. Ouverture du « Certain Regard » avec RESTLESS de Gus Van Sant ; ouverture la Quinzaine avec le film belge LA FEE de Dominique Abel, Fiona Gordon et Bruno Romy ; ouverture de la 50 ème Semaine de la Critique avec LA GUERRE EST DECLAREE Valérie Donzelli, ouverture de l’Acid… Sans oublier la mise à l’honneur du cinéma classique avec, en ouverture de la section « Cannes Classics », les projections de IL CONFORMISTA de Bernardo Bertolucci, qui a reçu une Palme d’Or honorifique, et de PUZZLE OF A DOWNFACE de Jerry Schatzberg avec Fane Dunaway.

DEUX FEMMES LANCENT LA COMPETITION

Côté Compétition Officielle ce sont deux films réalisés par des femmes qui sont à découvrir. Avec WE NEED TO TALK ABOUT KEVIN, Lynne Ramsay adapte le roman de Lionel Shriver au cinéma et donne le rôle principal d’une mère anéantie et pleine de questions à la magistrale Tilda Swilton. L’écrivaine australienne Julia Leigh passe pour la première fois derrière la caméra afin de mettre en scène un scénario original. Toutefois SLEEPING BEAUTY déçoit tant il semble complaisant et vainement impudique. Le film manque de finesse, de crédulité, au point de sembler sans vie. Julia Leigh sombre dans la pure esthétisation malgré de très bonnes idées qui ne sont cependant jamais pleinement assumées. Tout est distancié au point de se demander si le film ne porte pas son titre de manière admirable.



- Mercredi 11/5 : Ouverture du 64 ème Festival International du Film de Cannes


C’est sous l’angle de la séduction que s’amorce le 64 ème Festival International de Cannes. MIDNIGHT IN PARIS de Woody Allen, le film choisi pour ouvrir le grand bal du cinéma, propose un casting éblouissant au sens premier du terme composé entre autres de Kathy Bates, Adrien Brody, Michael Sheen, Owen Wilson, Léa Seydoux, Rachel Mc Adams, Marion Cotillard et Carla Bruni. Un casting qui laisse certains rêveurs, d’autres songeurs mais qui promet de la splendeur sur le tapis rouge qui s’illuminera de mille feux et d’autant de flashs – malgré les absences prêtant à polémique.

L’édition 2011 du festival semble, en fait, plus que séduisante. Outre la présence en Sélection Officielle de Lars Von Trier, Terrence Malick, Pedro Almodovar, Jafar Pahani, les frères Dardenne, Gus Van Sant – bref de nombreux des habitués voire primés du festival, les noms de Takashi Miike ou encore Rob Marshall esquissent la largeur de l’éventail créatif qu’est le septième art. Un éventail démesuré qui va dominer l’attention du monde entier. Les Pirates quitteront donc les Caraïbes pour Seraing en traversant l’Europe. Ils visiteront l’Asie, les Amériques… le monde ! Et les strates temporelles, sociales et sociétales se confronteront jusqu’à se confondre. Le cinéma sera divers, divertissant et politique, en somme passionnant et passionné !

Les générations de cinéastes prendront place les unes à côtés des autres. Le cinéma dit classique et le renouveau cinématographique ne se feront pourtant aucune ombre. Dans cette idée, Catherine Deneuve évoquera à la fois son travail passé avec la présentation du film de Jean-Paul Rappeneau, LE SAUVAGE, avant de ponctuer la fête avec LES BIENS-AIMES de Christophe Honoré dans lequel elle prête la réplique à sa fille Chiara Mastroiani. L’intemporalité semble être plus que jamais le maître-mot de cette 64 ème édition.

Le visage de celle-ci revêt d’ailleurs les traits de Faye Dunaway sous le regard de Jerry Schatzberg en 1970. C’est toutefois à une toute autre actrice, d’une autre génération et d’un autre charisme, que revient l’honneur d’être maîtresse de cérémonie. Mélanie Laurent aura ainsi l’occasion de mettre une belle robe et de se farder afin de se transformer en hôtesse d’accueil pour le Jury composé de Robert De Niro, Uma Thurman, Jude Law, Martina Gusman, Olivier Assayas, Nansun Shi, Johnnie To, Linn Ullman et Mohamed Saleh Haroun. Ensuite elle disparaîtra jusqu’au dimanche 22 où elle pourra à nouveau user de son charme « à la française » lors de la Cérémonie de Clôture.



Nicolas Gilson - ungrandmoment.be

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