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Réouverture de la CINEMATEK

Publié le 27 janvier 2009 dans Actu ciné

Ce week-end, le Musée du Cinéma, désormais appelé CINEMATEK, réouvre enfin ses portes après plus de deux ans de travaux. Pour fêter l'événement, deux journées "portes ouvertes" permettront ce week-end de visiter les nouveaux lieux complètement réaménagés et de voir gratuitement de nombreux courts métrages dans les deux nouvelles salles flambant neuves.

Rendez-vous donc ce samedi dès 15 heures et ce dimanche dès 11 heures !


Gabrielle Claes, conservateur de la Cinémathèque Royale, nous présente cette nouvelle CINEMATEK :


Avons-nous cédé à la mode? Dans une posture iconoclaste, avons-nous voulu faire table rase? Prendre nos distances à l’égard du cher Musée rouge et noir, construit au début des années ‘60 par Jacques Ledoux, Constantin Brodski et Corneille Hannoset?

Rien de tout cela : nous changeons le nom, nous rénovons radicalement le lieu, mais en conservons l’âme.Très pragmatiquement, CINEMATEK recouvre – dans la tentative de réconcilier nos deux langues nationales – la diversité de nos noms, missions et activités : conserver et montrer.

On a souvent dit de l’ancien Musée du Cinéma qu’il était la vitrine des collections de la Cinémathèque. CINEMATEK l’est tout autant et encore plus. Non seulement la programmation dans les deux salles de projection en est nourrie à plus de 80%, mais les multiples « rendez-vous » que nous proposons en éclairent les diverses facettes : l’expérimental et le film de genre ; le documentaire et l’animation ; les classiques incontournables et les cycles spécialisés ; le long métrage et le court ; le muet et le sonore ; le film et le non film...

Sans tambours ni trompettes, nous avons célébré en 2008 les 70 ans de la Cinémathèque, fondée en 1938 parmi les premières initiatives au monde dans le domaine. Elle représente aujourd’hui l’une des premières collections de films et non-films, avec 60.000 titres différents et une bibliothèque riche de 50.000 volumes, 4.000 titres de publications périodiques spécialisées, plus de 25.000 affiches ainsi que des millions de coupures de presse et de photos.

Avec tambours et trompettes, nous ouvrons aujourd’hui ce nouveau lieu qui répond à divers impératifs : le désir légitime du Palais des Beaux-Arts de restaurer l’architecture d’Horta (que la boîte noire d’Hannoset avait occultée sans toutefois l’altérer) ; la nécessité d’adapter aux normes actuelles les salles de projection ; l’ouverture aux médias numériques. Le numérique est certes présent dans les salles de projection mais également dans les espaces d’exposition où l’on découvre une installation permanente sur l’histoire du cinéma, un REMIX d’images animées sur des écrans-cimaises que nous ouvrirons également à de jeunes artistes.

Regroupée dans la pénombre de la WUNDERKAMMER, l’exposittion sur la préhistoire conserve tout à la fois sa magie et son caractère didactique. Des MOVIOLA interactives où le public explorera les parties rarement dévoilées de nos collections de non-fiction et principalement des images belges tournées entre 1900 et 1960, avant que la télévision ne prenne la relève des journaux cinématographiques et autres documents filmés, ainsi qu’une VIEWING SPACE où seront montrés de manière régulière divers documents accompagnant et complétant la programmation dans les salles.

Au côté de ces écrans, place aussi à l’écrit : une table de lecture est maintenue où seront proposées revues de cinéma et livres spécialisés ainsi qu’un affichage de documentation sur les films programmés. Dans les vitrines, photos, affiches, objets, donneront un aperçu de nos collections dans ces domaines également.

Et la programmation ? Elle est plus foisonnante que jamais (110 ans de Cinéma obligent  !) et en même temps plus claire et mieux documentée. Une brochure-programme d’une épaisseur respectable remplace le dépliant parfait mais lapidaire conçu par Corneille Hannoset. Repères et fils rouges sont devenus indispensables, que textes et photos commentent et justifient.

On aura le choix entre les cycles (auteurs, acteurs, cinématographies nationales, genres...), le répertoire et le contemporain. Le cinéma national sera présent sous diverses formes : un Belgorama programmé et présenté par Philippe Reynaert et Jan Temmerman, les séances Duo où un cinéaste belge présente l’un de ses films en même temps qu’un autre qui a marqué son imaginaire, sans oublier les séances de Nouveaux films belges évidemment maintenues. Présence renforcée également du documentaire, ses classiques, les productions belges. Et l’on retrouvera nos séries récurrentes destinées aux enfants et aux familles (dédoublées le mercredi et le dimanche) ainsi que les films nostalgie « de Jadis ».

De nombreux rendez-vous, comme indiqué déjà : un Choix du public à effectuer en ligne sur base d’une liste thématique renouvelée chaque mois. Sous l’intitulé Pièces de collection seront présentés chaque mois un ou deux films qui en font les spécificités : nos perles, nos restaurations, nos raretés, nos curiosités. Quant au cinéma muet, il ne sera plus cantonné à la seule petite salle. Sa présence sera quasi quotidienne, sous forme ou non de cycles, présentées tantôt dans la grande salle, tantôt dans la petite, avec à chaque fois un accompagnement musical.

Toujours en coproduction avec les Services de Culture francophone (SCC) et néerlandophone (VDFC), les activités pédagogiques sont non seulement maintenues mais développées davantage. Cours ouverts à tous (Fragments pour une Mémoire Cinématographique et Anatomie van de Film) et séminaires thématiques seront complétés par des conférences introductives aux cycles proposés.
Les horaires sont mieux adaptés aux réalités d’aujourd’hui : le public dispose de temps libre en journée ? Nous avons donc avancé nos heures d’ouverture : jusqu’à 13:00 le jeudi pour une courte séance de midi, tandis que la programmation du week-end commence dès 15 :00. La répétition de certains films offrira davantage de flexibilité.

Beaucoup de choses sont changées, c’est vrai, mais la passion du cinéma et le désir de transmettre son histoire reste au centre de nos préoccupations, et c’est le cœur battant que nous attendons vos réactions.


Voir également les articles de La Libre Belgique :
- Cinematek hi-tech, par Alain Lorfèvre
- L’architecture qui sert l’art, par Guy Duplat
- Le redéploiement de la Cinémathèque, par Fernand Denis


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