J'ai vu le film dans une tout autre optique.Les bon mots , la vision de la vie et les déboires d' Aurenche extraordinaire Podalydes , jouant parfaitement l'artiste perdu entre ses muses et qui ne trouve pas son rôle dans cette guerre ; tels sont les sujets les plus intéressants et les plus intelligemment traités dans ce chef d'oeuvre de Tavernier.Cela suscite réflexion sur l'importance (? je n'en doute pas) des poètes , des écrivains , des peintres dans des temps de guerre où le seul souci de l'homme est de s'en sortir vivant.Autre question : quelle résistance fournir? Le voir discuter à la fin sur la fonction de son métier et de le sens de son action pendant la guerre , autour d'une table avec sa femme du moment ( très charmante Maria Pitarresi) et son meilleur ami procure un bonheur euphorique.et mérite de pousser la question plus loin. Que dire de la longue scène d'escapade à bicyclette de Devaivre torturé J Gamblin? UN souffle divin en émane , comme si l'homme y retrouvait sa vraie nature seul sur les routes , à travers le temps qui passe entre les prairies et les bois .La musique duhamel -rossi actionne chez moi un frissonnement indescriptible . rien que pour ce passage d'évasion , le film est à retenir...

CORRECTION : il faut lire on frise le vaudeville (et non la comédie)

Le point de vue de Tavernier de nous montrer les gens du cinéma oeuvrant pendanr la guerre est intéressant voire original. Oui, c'est la guerre et il faut donc se débrouiller; on a assez vite compris et le film aurait donc pu être plus court. Je ne sais si les faits de résistance décrits dans le film sont réels mais ils semblent très improbables : des documents super importants rangés dans un endroit quasiment accessible à n'importe qui ? On semble rentrer dans la résistance comme on joue dans un film ou à cow boys et indiens;des héros inconscients ? Peut-être était-ce la réalité ? Mais alors , je regarderai les films sur la résistance d'un autre oeil. On frise la comédie ( est-ce voulu?) et bien peu semblent se rendre compte du tragique de la guerre. Mais, je le répète, Tavernier a peut-être voulu nous montrer comment la guerre était réellement perçue et vécue dans le monde du cinéma parisien. Ca n'avait pas l'air si dur que ça, vu la situation générale !

A travers un hommage à son ami Jean Aurenche, Tavernier mêle réflexion intime et histirique dans cette fresque humaine sur le cinéma Français sous Occupation. Foisonnant.