Doryan

Doryan
  • Membre depuis le 09/05/2006
  • Nombre de critiques : 55
Publié le 16 septembre 2016
Un “faux” remake qui prend son lot de libertés par rapport au roman original dont il s’inspire, et non des moindres. Chacun a en tête le « Ben-Hur » de 1959, et force est de constater que n’est pas William Wyler qui veut, ni dans la capacité à imprégner un récit d’émotion et de sens épique, ni dans celle de parvenir à produire un film qui soit un peu plus qu’un film d’action n’ayant pour lui que l’attrait d’un nom légendaire. Or ce Ben-Hur moderne, s’il bénéficie de l’apport des techniques numériques contemporaines, a des allures décevantes de téléfilm nourri d’un scénario ultra-classique, épuré de noblesse, et où l’évolution des personnages est platement balisée et dénuée d’aspérité. Car tout est hélas bien trop prévisible et formaté dans ce Ben-Hur, que ce soit l’uniformité de Romains réduits à des rôles de méchants sanguinaires sans nuance, l’attrait lissé d’Esther envers la nouvelle religion (incarnée par un Jésus peu convaincant et sans aura), ou encore les multiples lieux communs qui entourent la caractérisation de chaque personnage, d’un Messala « je-dois-partir-pour-exister » à un Judah d’un classicisme sans surprise. Là où Wyler parvenait à faire participer chaque élément de récit à une dimension épique qui transcendait l’ensemble, même en usant du style propre aux péplums des années 50, on n’a droit ici qu’à une juxtaposition de scènes dont la somme ne parvient jamais à transporter le spectateur dans un souffle digne de cette épopée homérique. Sans doute ce manque de lyrisme scénaristique est-il en partie conséquent du choix de réduire un récit d’une telle ampleur à un film de 120 minutes. Mais même en amputant le récit originel de certains de ses éléments narratifs, la mise en scène n’était pas condamnée à manquer aussi cruellement de relief. Là où on aurait par exemple pu profiter de ce remake pour moderniser quelque peu le traitement « compassé » de l’aspect religieux du film de 1959, on n’a droit qu’à une présentation sans mystères d’un Jésus banalisé, et à une conversion-éclair de Ben-Hur à peine digne du scénario d’une série télévisée à petit budget. La scène mythique de la course de char, appuyée par des trucages dernier-cri, ne parvient non plus jamais à insuffler la même émotion que celle de son illustre prédécesseur. Et que dire enfin de la conclusion, des plus burlesques, qui voit Messala se réconcilier avec Ben-Hur et sa famille – qu’il a fait emprisonner des années – dans un « happy ending » expédié à la va-vite et dont la naïveté achève de convaincre de la vacuité de l’ensemble. On a peine à croire ce qu’on voit. La sensation de superficialité de l’ouvrage n’est pas aidée non plus, il faut le dire, par le jeu d’acteurs. Le frêle Jack Huston n’a ni le charisme ni la prestance de Charlton Heston, Toby Kebell semble étranger au personnage qu’il incarne, et Morgan Freeman, pas plus crédible que sa perruque, se contente de capitaliser sans surprise dans ce rôle de vieux sage dont il est désormais coutumier à presque chaque apparition. Les rôles secondaires, essentiellement féminins, sont du degré d’un feuilleton télévisé par leur criante absence d’épaisseur. On aurait aimé puiser au final dans ce Ben-Hur une émotion qui soutienne la comparaison avec celle de l’original. On en est à des lieues. Sans doute Bekmambetov n’était-il pas le metteur en scène le plus approprié à cette entreprise. On sent le réalisateur de « Abraham Lincoln, chasseur de vampires » peu à son aise avec un genre dont il ne maîtrise ostensiblement pas tous les codes, et dont il délivre un rendu bien trop convenu, mélange de romantisme édulcoré et de scènes d’action sans passion, et dénué de la dimension mythique que son sujet légendaire eut pourtant mérité. Une déception à la dimension de son sujet.

Publié le 4 août 2016
Les américains sauvent le monde, opus 2 et rebelote. C'est toujours aussi grotesque que le premier, gavé de patriotisme dégoulinant et d'héroïsme altruiste du brave soldat US prêt à tout pour sauver la patrie, et accessoirement le monde, des affreux aliens pas gentils à tête de Prédator croisé avec un orang-outan. Aussi indigeste qu’extravagant. Enfin, au quatrième degré, ça reste encore d'un burlesque loufoque et saugrenu dont on se repaît après avoir impérativement désactivé le commutateur cérébral. Come on USA.

Publié le 11 avril 2016
Pour ceux qui aiment les jeux de mots bien gras, les calembours, l'humour au niveau de la ceinture et les facéties répétitives de Clavier qui surjoue à nouveau son personnage . Les autres, fuyez. On nous ressert encore une fois du même à la louche.

Publié le 9 mars 2016
Le cinéma français tombe bien bas... Gérard Oury doit se retourner dans sa tombe de voir que certains se servent désormais sans états d'âmes de vulgarité plate et de scatologie pour tenter de faire rire, par incapacité à savoir encore le faire autrement. Lorsque le vomi sert d'appui au comique, on hésite entre quitter la salle ou continuer la vision pour sonder jusqu'où un film est capable de s'abaisser dans l'indécence pour tenter d'arracher un sourire à un public consterné. A moins d'être aussi lourdingue que lui. Auquel cas il reste à conseiller le divan d'un bon psychiatre. Burps.

Publié le 12 janvier 2016
Un sujet grave traité avec légereté et humour... le pari était risqué et le résultat pas forcément abouti. Le parti-pris de dépeindre sur un ton éthéré et un peu folâtre la réalité de l'intégrisme religieux iranien, puis celle des problèmes d'intégration que connaissent beaucoup de jeunes immigrés en France, résulte au final en un film qui cherche un peu son genre et manque d'unité stylistique. En plus de ne pas éluder le piège - inéluctable sans doute dans ce genre de sujet - d'un rendu par trop aseptisé et feutré d'une réalité sociale bien plus difficile, diversifiée et problématique que ce qui en est illustré. Un film qui louvoie donc entre deux genres, jouant au funambule par le choix de traiter avec une certaine impesanteur une thématique qui ne s'y prête pas forcément. Ce qui engendrera sans doute aussi une pluralité de ressentis dans le chef des spectateurs, selon l'état d'esprit et le regard propre que chacun portera sur les thèmes abordés.

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