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"Chanter faux ? Un cauchemar !" - Entretien avec Mark Wahlberg

Publié le 10 octobre 2012 dans Actu ciné

Mark Wahlberg s’est beaucoup moqué de lui-même dans 'Ted'.
C’est étonnant comme, au premier regard, certaines personnes peuvent vous énerver. Dans le cas de Mark Wahlberg, on peut vous assurer que le deuxième coup d’œil n’y change rien. Avec son sourire enjôleur, son look d’ado en recherche d’un coffee-shop à Amsterdam et son visage de séducteur qui n’a absolument pas besoin d’être photoshopé en dépit de ses 41 ans et des tonnes de maquillage dont on l’a tartiné à longueur de films, cet homme-là paraît tellement sympa qu’on ne peut, immédiatement, qu’éprouver de la jalousie. Et en plus, la nature l’a aussi gâté côté humour. La totale, quoi. Heureusement qu’il ne quitte pas l’ours Ted de toute la rencontre : ça casse quand même un (tout petit) peu l’image.

Mais, hélas, cela ne dure pas longtemps. Dès qu’il ouvre la bouche, c’est foutu. Le charisme revient aussitôt au galop. “Les coffee-shops autour de l’hôtel, c’est juste pour impressionner les touristes ?, lâche-t-il histoire de mettre les collègues hollandais dans sa poche. Il y en a partout ? J’aurais dû venir plus tôt à Amsterdam (rire). Mais pourquoi on ne fait pas ça aux USA ? Cela dit, ça ne changerait rien pour moi : je ne fume plus…

Est-ce que vous avez conscience de vous faire mettre la pâtée par un ours en peluche quand vous vous battez avec lui ?
Je n’ai pas d’ego : cela m’est complètement égal de perdre. À la lecture du scénario, c’est une des scènes qui m’attirait le plus. C’est sans doute aussi celle qui va le plus marquer les spectateurs. Mais ce fut en réalité une des plus difficiles à tourner.

Pourquoi ?
Parce que je ne me bats contre personne dans cette séquence. Ce n’est pas grave de faire semblant, c’est même la base de notre métier, mais il faut pouvoir accepter la situation. Moi, j’avais l’impression de danser plutôt que de me battre et je n’aimais pas ça. Mais le réalisateur a eu raison : cela fonctionne à merveille.

Alors que vous étiez une des voix des New Kids on the Block, ici vous devez aussi chanter faux…
C’était un cauchemar. Pas pour des questions d’ego, encore une fois : cela ne me dérange pas d’avoir l’air ridicule ou idiot. Mais là, cela se passait dans la ville où j’habite et les spectateurs n’avaient pas la moindre idée du sujet du film. Ils ignoraient même que c’était une comédie. Et là, après Norah Jones, je commence à chanter comme une casserole. Ils se sont mis à huer !

C’était difficile pour vous de chanter faux ?
Non, pas tellement. Essayez, vous verrez (rire). Là, tout le monde a cru que je chantais comme Mariah Carey ! (rire) Alors que j’étais un rappeur à l’origine. C’était tellement mauvais que tout le monde m’a demandé comment j’étais parvenu à un tel résultat. Généralement, je réponds que j’ai essayé de faire de mon mieux (rire). Et que c’est une chanson difficile. Non, c’est juste du cinéma… Et ce n’est pas compliqué de chanter faux, croyez-moi.

Il paraît que vous vous sentez proche de Ted. C’est vrai ?
J’ai dit ça dans une interview ? Non, ce n’est pas possible, c’était sur le ton de la blague. Nous avons un peu le même type de sens de l’humour, avec très peu de tabous, mais c’est l’idée du film : ne rien prendre trop au sérieux. Je me moque de moi. Comme l’action se déroule à Boston, où je vis, il y avait dans le script des blagues qui me concernaient directement. Notamment sur mon comportement quand j’étais ado (il a été condamné à 50 jours de prison pour vol, NdlR), mais heureusement elles ont été retirées. Seth MacFarlane est l’homme le plus drôle que je connaisse, mais cela ne l’empêche pas d’être gentil.


Particulièrement cool, Mark Wahlberg n’élude aucun sujet. À commencer par celui de la grossièreté de Ted, le nounours le plus drôle et le plus cru du cinéma. “John, le gars que j’interprète, est très doux et ne se comporte comme un fou, comme souvent quand on est jeune, que face aux vraies difficultés. Pour moi, l’équilibre entre la grossièreté et la tendresse est le véritable moteur de l’humour.

C’est gonflé de faire de Ted un drogué, non ?
Il n’est pas accro : c’est un consommateur social, juste pour le fun (rire). Moi, je ne fume plus du tout. Depuis que je suis père, j’ai fait des choix, notamment concernant ma santé.

Est-ce que vous étiez fan de l’humour de Family Guy ?
Je n’en avais jamais vu un seul ! Après avoir signé pour le projet, j’en ai regardé avec le plus grand de mes fils (il a quatre enfants : Ella Rae, 9 ans, Michael, 6 ans, Brendan Joseph, 4 ans, et Margaret Grace, 2 ans, NdlR). On a ri comme des baleines. Mon épouse s’est demandé ce qu’on regardait et quand elle l’a vu, elle a tout de suite mis un DVD (rire) ! Elle m’a dit vertement : Tu ne peux pas regarder ça avec les enfants ! Mais ils n’avaient jamais autant ri…

Vous iriez voir Ted avec vos enfants ?
Non ! Non, non, non… Je ne veux pas que mes filles voient ça avant l’âge de 18 ans. Tandis que mes fils, peut-être qu’ils pourront à partir de 13-14 ans.

Pourquoi ?
Avoir des filles a changé ma vie et ma vision du monde. Quand on est un garçon, on se comporte comme un connard; mais quand on a une fille, on commence à vraiment respecter les femmes et à faire attention à beaucoup plus de choses. Avant, je passais beaucoup de temps avec les copains; mais depuis que j’ai une famille, l’éducation est devenue ma priorité. Et Ted ne se comporte pas toujours en gentleman… (rire)”

Pourquoi jouez-vous si souvent des personnages immatures ?
Les rôles, je les choisis en fonction de ce que je pense pouvoir jouer et de ce que le public devrait avoir envie de voir. De manière générale, j’essaie de chaque fois faire quelque chose de complètement différent de film en film, d’alterner drame, action et comédie. La plupart des acteurs ont une ligne de conduite, mais moi pas. J’essaie de toucher à tout. J’ai toujours adoré les comédies, mais plus les choses évoluent, plus j’ai l’impression de jouer des rôles sérieux. Il faut juste faire preuve de patience : accepter une mauvaise comédie peut ruiner votre carrière. Si je n’étais pas tombé sous le charme de ce film-ci, il est probable que j’aurais plutôt tourné une comédie d’action, ce qui me convient très bien.

Qui était votre superhéros quand vous étiez jeune ? Flash Gordon, comme dans Ted ?
Je viens de Boston, une ville très sportive, donc mes idoles étaient avant tout des athlètes. Notamment des basketteurs des Boston Celtics. Flash Gordon, je l’aimais bien quand j’étais petit. J’ai donc revu le film avant le tournage de Ted. Mon Dieu, c’est abominable ! Je trouvais ça cool à l’époque, mais, franchement, je n’arrive pas à imaginer quel grand succès de mon enfance pourrait être pire (rire).”


Patrick Laurent



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